Il ya une dizaine de jours, Miami accueillait, pour la dixième année consécutive, la plus importante exposition d’art contemporain en Amérique, l’Art Basel Miami. Une manifestation culturelle qui attire des centaines de milliers de personnes.
Bateaux de luxe, jets privés, coktails dînatoires, fêtes sur la plage, discothèques en délire, stars du cinéma et de la mode, top modèles, banquiers, assureurs, le jet set culturel international pouvait visiter plus de 260 galeries du monde entier qui présentaient plus de 2 000 artistes.
Objectif? Présenter les artistes les plus originaux, les plus audacieux, les plus innovateurs. Les grands noms de l’art contemporain côtoyaientt les plus jeunes.
Parce que l’art se fait aussi en vidéo, l’Art Basel proposait les Art Video Nights. Chaque soir, à partir de 20h, il était possible d’assister gratuitement aux projections des 22 films sélectionnés.
On pouvait même voir des films sur le mur extérieur du New World Center car on pousse très fort sur l’art dans les lieux publics. On avait même transformé des parcs en lieu d’exposition avec des uvres et performances uniques.
Et partout, salles de réunions, tables rondes, conférences, cocktails, conférence de presse, grands dîners, terrasses, on pouvait rencontrer les artistes, mieux les connaître… et acheter.
Car on a vendu beaucoup. Plus de cent millions de dollars en ventes et contrats de toutes sortes dans un chassé croisé entre les artistes, les galeries, les musées et les collectionneurs.
Des promoteurs immobiliers avaient même engagés des artistes et designers renommés pour décorer des condos valant des millions de dollars.
Mais pourquoi diable payer plusieurs dizaines de milliers de dollars, et même des centaines de milliers de dollars pour une oeuvre? Qui fixe les prix? Comment ça marche?
La stratégie, pour un artiste, consiste à se faire connaître: exposer, exposer et exposer.
On commence dans un petite galerie, on vend pas cher, et on crée un réseau d’acheteurs fidèles. Puis il faut exposer rapidement dans une galerie dans une grande ville, et exposer dans d’autres pays.
N’oublions pas la course aux subventions pour pouvoir exposer ailleurs dans l’espoir de se faire reconnaître par les grandes galeries de classe mondiale qui travaillent sur les cinq continents. Il faut s’entourer d’une bonne équipe: gérance et promotion.
A ce moment là les prix atteignent la stratosphère. C’est la gloire. Le sommet. Il faut se maintenir, lutter, créer. Connaître les riches collectionneurs, les fonds d’investissement, les spéculateurs… Une toile, c’est petit, léger, et ça peut facilement et rapidement voyager en cas de crise, ou de besoin d’argent subit.
Pour certains, c’est un abri fiscal, une réserve. Un placement. Mais comment s’assurer que l’oeuvre conservera sa valeur? Comment choisir le bon cheval? Au bon moment?
Ne manquez pas ça l’année prochaine. Des jours de plaisir et d’étonnement.