La police est sur les dents et les stations de télévision, toutes présentes sur les lieux depuis l’arrivée de Juan Miguel Gonzalez, 31 ans, jeudi après-midi.
À Miami, la terre a arrêté de tourner et les médias ne font que rapporter cette nouvelle, craignant par-dessus tout une émeute.
À quelques mois des élections présidentielles, les politiciens n’osent plus se prononcer sur le cas Elian Gonzales. Afficher ses couleurs ou prendre position signifie des votes de moins et le risque de perdre ses élections.
Pas évident.
Le père et l’enfant ne se sont pas vus depuis des mois. Elian a regardé son père arriver depuis son téléviseur comme tout le monde, mais aurait demandé à regarder des bandes dessinées. Le père ne montre aucun signe de reconnaissance envers le cousin qui a hébergé son fils depuis le 26 novembre.
Drôle de famille.
Juan Miguel est arrivé avec sa nouvelle épouse et son fils il risque de séjourner en Floride durant des mois. Les procédures sont longues et Elian n’est pas prêt de partir.
Les négociations ont repris jeudi entre les services de l’immigration (INS) et les avocats de Lazaro Gonzalez pour essayer d’organiser le transfert en douceur d’Elian.
L’Attorney general adjoint (ministre adjoint de la Justice), Eric Holder, a déclaré que l’administration américaine souhaitait réunir «le plus rapidement possible» le petit naufragé et son père. Mais l’INS, qui dépend du ministère de la Justice, s’est refusé à dire dans quel délai ce transfert pourrait intervenir.
Juan Miguel Gonzalez habitera temporairement avec sa femme et son bébé à la résidence de la section des intérêts cubains à Bethesda, dans la banlieue verte de Washington.
Elian Gonzalez avait été retrouvé seul en mer le 25 novembre, survivant d’un naufrage où sa mère, divorcée, avait péri avec dix autres Cubains en tentant de rejoindre illégalement la Floride.
La saga continue de plus belle. Le père prendra-t-il le goût à la vie américaine? Voudra-t-il retourner vivre à Cuba? Demandera-t-il l’asile pour lui et sa famille? Fera-t-il la paix avec les cousins qui ont accueilli son fils? Restera-t-il fidèle à Fidel?
Comment réagiront les Cubains? Aura-t-on droit à une émeute? Comment se feront les retrouvailles entre père et fils?
Et que fera le gouvernement américain avec cette patate chaude dans la bouche?
Quant à Elian, il n’a plus rien à dire… il est devenu la balle de ping pong de Bill et Fidel.