Mon amie fidèle
Chaque mois de janvier, quand la semaine sans tabac et sans fumée arrivait, je me jurais d’écraser pour de bon. Chaque fois, ma bonne intention durait quelques heures, puis enragée noire, je rallumais au plus vite pour me calmer. Le petit manège a duré des années au grand dam de mon entourage. Je voulais rien savoir, j’adorais fumer. Ma cigarette était ma plus fidèle amie, celle qui ne ne me laissait jamais tomber, qui était là pour calmer mes angoises, ma culpabilité, mes peurs et mon stress. Elle m’accompagnait partout et je lui étais tout aussi fidèle qu’elle l’était. Nous étions de très bonnes amies elle et moi.
Jusqu’au jour où je n’ai plus eu le choix. C’était écrase ou crève. Il me fallait tuer l’amie devenue une ennemie jurée avant qu’elle me tue. Sournoisement, elle avait mis son plan à exécution et moi, étendue aux soins intensifs du Memorial Hospital de Hollywood, intubée durant des jours, inconsciente et les mains recouvertes de mitaines, j’étais incapable de réagir. Dans le coma, je me laissais mourir. Elle a travaillé fort durant deux semaines, mais avec ma tête de cochon, c’est moi qui ai finalement gagné le combat.
Après tout ca, j’ai écrasé. J’ai rechuté une seule fois durant quelques heures et sagement, je suis retournée à mon sevrage, patchée de bord en bord sur les grosses patchs durant trois mois. Il n’était pas question de poigner les nerfs, péter une coche ou sauter en bas du 20 étage. La torture n’étant pas ma tasse de thé, je n’ai jamais diminué les doses des patchs comme c’était écrit sur la boîte. Durant tout le sevrage, je me suis collé les grosses patchs sur le bras et j’ai fait semblant que tout allait bien.
Ca n’a pas été facile ! J’ai failli grimper sur les murs à quelques reprises. J’étais tellement accro que je me réveillais la nuit pour fumer. Tel un chum jaloux, ma vieille amie avait créé une grosse dépendance. Je voulais cette substance qui me rendait heureuse. Telle une junkie, j’étais conditionnée et ce comportement était pour moi, aussi normal que boire et manger. Ca faisait partie de mon quotidien. On me disait qu’en écrasant, ma vie changerait pour le mieux. Je serais plus heureuse.
C’est pas vrai pantoute ! Je ne suis pas plus heureuse. Juste sortie de l’esclavage. J’ai tué une vieille amitié et je m’en porte fort bien. Il arrive un moment dans la vie où il faut casser les vieilles habitudes. Ca ne me dérange pas que les gens fument autour de moi, mais personne fume chez moi. J’ai tellement sué pour en arriver où je suis que j’éloigne la tentation. Maintenant, je suis libre. Totalement et complètement.
Et quand je lis comment la cigarette peut bousiller une santé, je suis vraiment contente de ne plus en être une esclave. Vous pouvez tous continuer de fumer mais sachez que c’est vrai qu’on raccourcit notre vie et, en vieillissant, justement on manque de temps. Comme je ne suis pas folle des visites mortuaires si vous en crevez, c’est pas évident que je serai à vos funérailles.
Et puis, à 10$ le paquet, faut vraiment être maso pour fumer
Showbiz
Impensable de commencer la journée sans lire SHOWBIZ.
Des petites nouvelles juteuses sur le merveilleux monde des artistes et de la télévision. Ne ratez pas ça, c’est pour vous qu’on fait ça tous les jours.
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