L’écrivain Dany Laferrière déplore le fait qu’aucun Québécois «dit de souche» ou issu des autres communautés ne se soit présenté vendredi à la Ville de Montréal pour accueillir le champion du monde québécois, Joachim Alcine.
En entrevue à l’agence de presse «Média Mosaïque», Laferrière qui était présent à l’hôtel de ville lors de la réception organisée en l’honneur du boxeur par le maire Gérald Tremblay, a fait part de ses réserves en ce sens.
«Seuls les journalistes présents sont Québécois «de souche», alors que Joachim n’est pas un champion communautaire, ni un champion d’Haïti, ni un champion du Québec, ni un champion des USA, mais un champion du monde», a déploré Dany Laferrière.
«Cela a donné une allure de ghetto à ce rassemblement amical alors que Joachim Alcine est le champion de tous les Québécois et non d’une communauté quelconque», a poursuivi le romancier d’origine haïtienne au micro de Mediamosaique.com.
De l’avis de Laferrière, «ce titre représente beaucoup de choses» pour Joachim Alcine, car, souligne-t-il, «devenir champion à 31 ans, demande beaucoup de discipline quand on sait que les boxeurs prennent leur retraite la plupart du temps à cet âge-là».
Dany Laferrière précise qu’«il n’est pas donné à tous d’être champions du monde, donc si Joachim Alcine arrive à le faire, c’est parce qu’il a travaillé fort pour payer le prix du champion».
Partant de ce point de vue, le romancier estime que «Joachim devient ainsi un modèle de plus pour les jeunes Québécois et surtout pour les jeunes de la communauté haïtienne qui en ont tant besoin».
Évoquant sa satisfaction personnelle, Dany Laferrière a plus loin fait part de sa «fierté». Selon lui, «c’est réjouissant de voir un plus jeune frère arriver au sommet de sa catégorie comme Bruny Surin».