Pauline Grenier, agent immobilier, et Jacques Carrier, qui se décrit comme un « homme d’affaires » forment tout un team à Sunny Isles. Les Québécois demeurent leur clientèle première, que ce soit pour l’achat d’une maison, la location d’un condo. À la force du poignet, ce couple s’est bâti une réputation plus qu’enviable dans l’immeuble, tout en restant présent dans la vie communautaire québécoise. Du monde recevant, comme on dit, les soupers chez les Grenier/Carrier prennent un air de fête.
Pauline de Thetford Mines et Jacques de Lévis possédaient chacun une bonne expertise dans leurs domaines respectifs avant de s’amener en Floride. Ils s’étaient connus au Québec, ont déménagé ensemble sous le soleil, en 1992.
Tout à fait au goût de Pauline qui affirme que par comparaison au Québec, il n’y a pas de période creuse pour l’immobilier en Floride. Jacques ne pensait pas s’y établir définitivement, faut croire que les oranges et l’amour ont eu raison de lui. Ils ont toutefois attendu à l’an 2000 avant de se passer la corde au cou…
Quand même, il leur a fallu s’ajuster, Pauline trouvant de petits emplois tandis qu’elle suivait des cours obligés par l’état. Puis il fallait se familiariser davantage avec la langue de Shakespeare.
« On départ, on a accroché des Québécois », d’expliquer Jacques, des gens de notre peuple, de notre milieu, pour bâtir notre clientèle. On s’est aussi fait connaître par la publicité et en étant membre de certaines associations. Depuis, nous avons doublé ponctuellement, sans arrêt, notre clientèle. »
Pauline d’enchaîner : « Beaucoup de clients ne parlent pas du tout la langue d’ici, ils ont vraiment besoin de nous, ne serait-ce que pour remplir les contrats. Nous les représentons ici à Sunny Isles, également à Hollywood, Fort Lauderdale, Hallendale, Ball Harbour, Pompano… »
Le bonheur total
Les Grenier/Carrier sont reconnus pour leur entregent et aussi pour recevoir leurs nombreux amis chez eux, et ils pensent aussi aux acheteurs éventuels encore non familiers avec le décor. Dixit Pauline :
« C’est le bonheur total ici, à Sunny Isles. On est avec des gens incomparables avec notre famille ainsi qu’avec des gens avec lesquels on fait affaire. Mon mari et moi formons une belle équipe et nous voulons partager avec les nouveaux-venus. Nous leur faisons visiter les alentours, des condos, des restaurants, nous les invitons à la maison… »
Gain de capital
Question :
« Sauf erreur, il y a des Québécois qui viennent s’installer dans ces nouveaux condos de luxe de Sunny Isles, des appartements dont les coûts commencent à un quart de million… »
Jacques Carrier :
« C’est une nouvelle clientèle. Elle se développe assez rapidement. Les gens sont friands de la Floride. Ils viennent d’abord pour de courts séjours, puis ils rallongent. Ils ont besoin de se reposer, de se changer de la froideur du Québec en hiver. Nous apercevons des personnes de plus en plus jeunes, soit de 35 à 40 ans, qui arrivent ici avec beaucoup d’argent. »
Question :
« Puis il y a ces bâtisses moins hautes, plus anciennes, le Frontenac, le Cartier, Montcalm… »
Jacques :
« Présentement, c’est au Marino Bay Club où nous vendons le plus. Ailleurs, les disponibilités s’avèrent moins nombreuses parce que les appartements se vendent rapidement. On a des clients en attente. Alors dès que l’on se libère, nous avons la clientèle pour. »
Question :
« Beaucoup ont vendu…. »
Jacques :
« Les Québécois ont vendu avec profit dans les trois années où le dollar canadien était très bas. Ils ont fait un gain de capital. Mais je pense que dans les années futures, ils vont revenir, avec une monnaie plus forte. Elle l’est déjà d’ailleurs. »
Fin de l’entrevue, Pauline et Jacques vont s’arrêter un bar, trinquer à la santé de nouveaux arrivés, inviter l’un et l’autre à des soupers festifs. Toujours avec le sourire. Des gens recevants…