L’exode vers un ailleurs
Pour la première fois en trente ans, les compagnies de déménagement de la Floride font des affaires d’or. United Van Lines Inc., la plus importante de compagnie du genre, a un carnet de commandes bien rempli pour les prochains semaines comptant 17 019 clients. Le soleil brille pour tout le monde, mais sans doute pas toujours à la même intensité.
C’est l’exode. Devant la hausse du coût de la vie et les salaires qui n’augmentent guère, le Floridien moyen n’arrive plus à vivre décemment en 2007. Depuis quelques années, le coût de la vie a augmenté de façon dramatique. Le compte de taxes également. Dans plusieurs municipalités, il a grimpé à 9000$ par année. United Van Lines déménage les gens dans les Caroline, en Oregon, au Tennessee, au Michigan dans le Dakota et au Kansas, là où il est possible de vivre normalement avec un salaire de 25 000 à 30 000$ par année, où les coûts d’une propriété sont dix fois moins chers, où la menace des ouragans n’est pas constante, où les assurances sont encore à un prix abordable. Car, vivre et penser pouvoir s’acheter une maison pour élever une famille avec un maigre 30 000$ par année dans le sud de la Floride, c’est mission impossible.
C’est en regardant une infopublicité à la télé qu’un couple du sud de la Floride a décidé de déménager ses pénates au Tennessee. Quand il a réalisé que son compte de taxes était de 9500$ par année alors que pour sensiblement la même chose ailleurs, les taxes n’étaient que de 1100$. Dès lors, la grande décision était prise et deux mois plus tard, la famille était installée à Memphis.
Le boom dans l’immobilier des dernières années a attiré bon nombre d’Américains en Floride, mais cette période de faste est terminée et la dure réalité est là. Il faut gagner un gros salaire pour se permettre un train de vie agréable. Même si le prix des maisons a considérablement baissé ces dernièrs mois et qu’une menace de ralentissement économique se fait sentir, l’Américain moyen n’a pas le goût de retourner 20 en arrière et se serrer la ceinture. Il veut vivre et bien vivre. L’exode s’avère une solution.
Un récent recencement prouvait que la Floride gagnait 1000 nouveaux résidents par jour mais en perdait 400 déjà établis et incapables de joindre les deux bouts. Ces nouveaux résidents sont des futurs fugitifs. Ils ne pourront survivre sans se faire manger tout rond. Quand on sait qu’à plusieurs endroits, les maisons pré-fabriquées se vendent autour de 150 000$, il y a de quoi seposer des questions.
United Van Lines prétend que plus de 200 000 résidents quitteront le sunshine state d’ici la fin de 2007.
Quand même ! Ca prend beaucoup de courage pour quitter et faire le deuil d’une vie qu’on aura sûrement aimée puisqu’on y était
NDLR : La maison que vous voyez est située à Sunny Isles et le prix demandé est de 849 990$.
Miami Beach P.Q.
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