Haïti ma patrie, ma mère
Haïti ma patrie, ma mère
Tes enfants ont-ils entendus tes cris
Cris de souffrance et de désespoir
Cris de douleur et de l’enfantement
Cris affreux d’avortement d’enfants bâtards
Ou de monstres que la nature engendre par hasard
Comme ces résidus, ces déchets qui encombrent
Mais qui sont des accidents de parcours
Incontournable !
Et qui font partie de l’existence !
Haïti, ma patrie, ma mère
Reviendra t-il ce temps ?
Ce temps où il faisait bon vivre
Sous les manguiers et sous les cocotiers
Dans tes vallées et dans tes bourgs
A la campagne comme à la plaine
Dans tes villes et sur tes plages
..
Reviendra t-il ce temps ou tes fils et tes filles
Courraient pieds nus au bord de la mer
A midi ou a minuit ?
Ce temps où au clair de lune
Les enfants se réunissaient au bord de la clairière
Pour raconter des histoires de Bouqui et de Malice
Ce temps où l’on tirait des contes le soir au coin du feu. !
Haïti ma patrie ma mère, qui nous fera revivre ce temps ?
Ce temps ou tous les vieux s’appelaient : Tonton
Et les vieilles : Tantine.
Ce temps ou les enfants étaient des enfants
Innocents et ingénus !
Ce temps ou les enfants frémissaient
En écoutant des histoires de Loup-garou.
Ce temps où ils couraient se cacher
Pour ne pas être mangés par un mardi-gras.
Qui redonnera l’innocence à nos enfants ?
Ces enfants qui s’effrayaient au bruit d’un bal marron !
Maintenant, ils n’ont peur de rien
.
Ils courent toujours dans nos rues,
Mais les armes à la main
.
Nous leur avions enlevé leurs espoirs
Nous avions souillé leur candeur
Nous avions hypothéqué leur avenir.
Qui redonnera l’espoir a nos enfants ?
Qui remettra la joie de vivre
Dans le cur de nos adolescents ?
Haïti, ma patrie, ma mère !
Ta terre s’en va vers la mer
Vos enfants sont la nourriture des requins !
Ils ont déserté vos campagnes !
Ils ont abandonné vos villes
Occupée par les immondices !
Haïti, ma patrie, ma mère
Tes enfants vont-ils retrouver la voix de la raison ?
As-tu enfin enfanté des fils et des filles
Dignes d’un Toussaint ou d’une Suzanne Simon ?
S’élèvera t-il dans nos rangs
Une Marie-Jeanne et un Magny Lamartinière ?
Haïti !
Cet espoir que j’ai vu naitre au départ de nos tyrans
Portera t-il enfin des fruits ?
Avions-nous trouvé le levain pour faire lever la pâte ?
Nous avions si souvent été bernés !
Nous avions si souvent été attirés
Dans les filets des pécheurs en eau trouble !
Dis, Haïti !
L’heure est-elle enfin venue pour une prise de conscience ?
Est-ce vraiment le nouveau départ ?
Serait-ce l’arrivée du train tant attendu
Pour faire partir le convoi
Et te faire monter toi,
Haïti, ma mère
Sur les rails du développement
Et connaitre enfin notre ère de modernité
Pourrions-nous enfin réaliser le rêve de nos pères
Pour parfaire notre révolution
Que les détracteurs de tous les temps,
Et de tous les pays, -Souvent vos propres fils-
Ont ralenti la course et l’élan.
Haïti, ma patrie, ma mère !
Princesse et Reine de Liberté
Quand engendras-tu enfin des fils et des filles
Dignes de toi ?
Des enfants épris de Liberté
Assoiffés de dignité
Imprégnés de grandeur
Dignes progénitures des titans de 1804
Haïti, ma patrie, ma mère
Déesse au cur d’airain
Sphinx ! Phénix !
Renaitras-tu enfin de tes cendres ?
Pour montrer à la face du monde qui tu es !
« La Perle des Antilles »
Tu portas si bien ton nom.
Il suffit de retrouver nos valeurs
Aux confins de nos curs
Pour faire renaitre l’Espoir !
Pour qu’enfin puisse naitre
L’aube d’une ère nouvelle !
Pour nous,
Pour toi,
Haïti, ma patrie, ma mère.