Reçu de Lucien Bonnet
LAVAL, CANADA,
L’auteur, Montréalais d’origine haïtienne, diplômé en Sciences de la Communication de l’Université de Montréal, signale ici que la pénurie de logements en Haïti est si grave que même les Haïtiens de la diaspora, généralement plus fortunés, qui voudraient rentrer au pays ou s’y rendre en visite, ne peuvent y trouver un gîte convenable.
Lucien Bonnet et sa famille
Lucien Bonnet et sa famille
CRISE DOMICILIAIRE EN HAÏTI
À la suite du récent voyage en Haïti de la Gouverneure Générale du Canada son Excellence Michaëlle Jean à l’occasion de la cérémonie d’investiture du Président René Préval, de nombreux Haïtiens de la diaspora se proposent de rentrer dans leur pays d’origine où, entre autres, les possibilités d’habitations confortables ne manquent pas de faire défaut. Mais on s’attend à ce que cette crise domiciliaire devienne encore plus préoccupante au fur et à mesure que la stabilité politique en Haïti s’installera et que des vagues plus importantes d’Haïtiens en moyens et de touristes nord-américains afflueront vers ce pays.
Sans tomber dans un optimisme béat concernant l’éventualité prochaine d’un durable climat social, économique et politique sain, le marché domiciliaire, qui n’est guère négligeable, mérite dès à présent quelques attentions.
Marché insatisfait:
Certes, Haïti est connue comme l’un des pays les plus pauvres de l’hémisphère. La grande majorité de la population ne peut donc guère espérer à court ou à moyen terme se loger décemment. Il existe cependant une importante clientèle pourvue suffisamment de moyens financiers mais qui ne trouve pas encore réponse à ses besoins domiciliaires. Il s’agit tout d’abord des Haïtiens professionnels, de la diaspora, qui reviennent au pays pour y demeurer de façon permanente ainsi que ceux qui y passent, annuellement, leurs vacances en famille. Nous savons également qu’une masse potentielle de touristes nord-américains et principalement québécois n’attend que la situation soit propice pour jouir des plages ensoleillées de cette région des Caraïbes.
Concernant les Haïtiens professionnels, membres de la diaspora, qui reviennent au pays épisodiquement ou qui s’y réinstallent avec leurs familles, leur style de vie, auquel ils se sont habitués durant leur long séjour à l’étranger, crée en eux des besoins d’un type de logement qu’ils ne peuvent actuellement retrouver en Haïti. Quant aux touristes nord-américains, l’infrastructure hôtelière encore très insatisfaisante se trouve aggravée par l’absence complète de logements de plus en plus en demande par les vacanciers en famille: le condominium.
Ce type de logement, le condo, est également très prisé par la clientèle haïtienne. Il répond aux besoins de qualité de vie recherchée par les familles haïtiennes souvent nombreuses venant pour leurs vacances mais pouvant difficilement demeurer soit chez des parents, dont les logements sont généralement très exigus, soit dans les rares demeures disponibles dont le confort laisse à désirer. Il correspond aussi à ce que veulent les familles désireuses de se fixer dans le pays. Les habitations traditionnellement construites par les promoteurs locaux non seulement sont loin de s’adapter au style de vie de cette clientèle mais, aussi, elles se font avec une lenteur et une insécurité angoissantes.
D’une manière générale, les Haïtiens de la diaspora aspirent, comme tous les Nord-américains, à des habitations dont l’espace est bien aménagé et se situant de préférence à proximité de la mer. Ce que le condo offre. Et le Canada a déjà fait ses preuves dans ce domaine.
Les atouts du Canada
Dans le domaine du condo construit sur les rivages tropicaux, des succès canadiens ont, depuis quelques années, été enregistrés. Le cas de constructeurs montréalais est très significatif. L’un d’eux, le Groupe Lépine, a à son actif tout un complexe de condominiums sur les plages de la Floride. Connu au Québec surtout pour ses pyramides du Village Olympique, pour son Sanctuaire du Mont-Royal, son Sir Robert Peel et son récent « 1200 Ouest de Maisonneuve », à Montréal, sa Tour Laurier à Ottawa il a été comme bien d’autres à l’avant-garde de ce secteur où des constructeurs canadiens l’ont suivi, ses réalisations ayant porté leurs fruits.
Il n’est donc pas exclu que, une fois venue la stabilité politique en Haïti, des promoteurs de cette catégorie s’intéressent aux attentes dans ce pays en matière de condominiums. L’expertise canadienne dans ce domaine n’est plus à démontrer et les capitaux sont loin d’être absents. De plus, le marché ne manquera certainement pas d’être fort lucratif d’autant que la formule du condo n’est pas encore vraiment implantée en Haïti.
D’autres atouts viennent militer en faveur des promoteurs Québécois: l’image de marque du Canada comme elle vient d’être soulignée là-bas, l’appartenance d’Haïti à la francophonie et la forte concentration des Haïtiens au Québec.
‘Taïwan des Caraïbes’
Du côté d’Haïti, les merveilleux sites prêts à accueillir l’implantation de tels projets sont encore très nombreux. Il suffit de songer à l’Anse d’Azur à Jérémie, à Kyona non loin de Port-au-Prince ou, vers « Montrouis » près de Saint-Marc, à cette magnifique plage de sable blanc où la mer si limpide et si calme au soleil s’appelle Amani-y-les bains! La main-d’uvre, de plus, y est bon marché dans cette « Taïwan des Caraïbes », et une clientèle locale sera sans nul doute intéressée à ce type d’habitation, le condominium. En échange, Haïti pourra hériter de complexes domiciliaires qui répondent adéquatement aux besoins tant des touristes que des Haïtiens. Des gens du pays pourront éventuellement, aussi, bénéficier d’une formation technique dans ce secteur.
http://www.contact-canadahaiti.ca
http://www.groupelepine.com
Lucien Bonnet