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SeaBubbles : la start-up française fait voler des bateaux à Miami (French Morning)

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SeaBubbles : la start-up française fait voler des bateaux à Miami (French Morning)
seabubblesAlain Thébault (à gauche) et Anders Bringdal, 
les fondateurs de SeaBubbles © Francis Demange / SeaBubbles

C’est un rêve d’enfant devenu réalité pour l’ancien skipper français Alain Thébault. À 56 ans, après avoir passé plus de vingt ans à faire voler son Hydroptère, un trimaran futuriste, le disciple du célèbre navigateur Éric Tabarly a co-fondé SeaBubbles, une start-up spécialisée dans la conception de bateaux volants. Sa société vient de signer son premier contrat avec un client américain dont le nom sera dévoilé lors du Miami International Boat Show organisé du 14 au 18 février sur Virginia Key.

« Il y a quelques années nous utilisions les fleuves et les lacs, mais aujourd’hui la voiture a largement pris le dessus, les villes sont polluées et les rives congestionnées, raconte le recordman de vitesse à la voile. Il est important de se réapproprier ces voies navigables qui représentent le futur de la mobilité ». 

Partant de ce constat, le Bourguignon, épaulé par son ami suédois Anders Bringdal, quadruple champion du monde de planche à voile, a dessiné les croquis de son embarcation insubmersible capable de se déplacer au-dessus des flots. « J’ai réussi à mêler certains codes des industries du secteur de l’automobile, de l’aéronautique et de la construction navale, indique-t-il. Nos bulles, comme je les surnomme, arborent le design d’une voiture, se déplacent comme un avion et flottent comme un bateau quand elles sont à l’arrêt ».

Montées sur des foils – des ailes profilées sur lesquelles sont fixées de petites hélices – et propulsées par un système de batteries à énergies propres, les SeaBubbles, qui ont été expérimentées sur la Seine, peuvent atteindre une vitesse de 25 noeuds, soit plus de 46 km/h. « Elles ne polluent pas et ne font pas de bruit, insiste Alain Thébault. Et surtout, à une certaine vitesse, elles s’élèvent au-dessus de l’eau ce qui permet d’augmenter leur stabilité tout en réduisant le frein de près de 40% ».

En naviguant au-dessus des flots, ces embarcations, commercialisées entre 140.000 et 200.000 dollars et pouvant accueillir jusqu’à quatre passagers en plus du pilote, présentent aussi l’avantage de ne faire aucune vague. Un détail qui a son importance, notamment en Floride où il est interdit de laisser un sillage sur l’eau dans certaines zones. « C’est pourquoi nous avons ciblé en priorité des villes comme Miami qui sont touchées de plein fouet par l’érosion du littoral due aux mouvements des eaux pour y implanter nos bulles », précise Alain Thébault.

Après avoir levé plus de 15 millions de dollars en trois ans, l’entrepreneur français, qui a quitté les bancs de l’école sans aucun diplôme, s’apprête à se lancer dans une nouvelle levée de fonds. « Nous souhaitons améliorer les performances des bulles en intégrant notamment un moteur à hydrogène qui permettra d’augmenter leur autonomie tout en diminuant le temps de charge grâce à l’utilisation d’une pile à combustible », souligne le père. Alain Thébault espère notamment developper des SeaBubbles pouvant accueillir plusieurs dizaines de personnes et d’autres qui pourraient même voler sans conducteur.

Texte de Gregory Durieu