REÇU DE l’émission Écho d’Haïti
La meilleure stratégie: compter sur ses capacités.
Comme à l’accoutumée, ce qui est devenu depuis longtemps un rendez-vous inscrit dans la calepin des dirigeants des pays riches, le sommet des huit pays les plus industrialisés de la planète dénommés le G8 regroupant les pays comme l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon et la Russie, s’est tenu le 7 juillet 2008 au Japon, plus précisément à la Station balnéaire de Toyako, sur l’île Hokkaido. Comme pour allier l’utile à l’agréable, le sommet s’est tenu sur un lieu de villégiature ce pour permettre aux grands du monde de pouvoir à coté des débats et sérieuses discussions, de s’offrir un moment de détente.
Ce sommet qui est le Trente quatrième du genre, avait pour but d’amener les grands de ce monde à se pencher sur les grands dossiers de l’heure comme la famine, la hausse des prix du pétrole qui diminue le pouvoir d’achat des consommateurs et prive particulièrement les populations vulnérables du stricte minimum, ce qui peut être perçu comme une contradiction par rapport aux objectifs du dernier sommet qui a eu lieu en Allemagne du 6 au 8 juin 2007 sous la présidence d’Angela Merkel dont le thème était : « croissance et responsabilité».
Si les grands peuvent, pour se donner bonne conscience, dire qu’ils ont endossé leurs responsabilités par rapports à leurs divers engagements, ce qui est discutable lorsqu’aux regards de tous, l’orientation des décisions ne va nullement dans le sens d’un renouveau et d’une réelle amélioration des conditions de vie mais reste seulement dans la logique de la garantie des grands intérêts par contre, en matière de croissance cela ne fait aucun doute que la croissance espérée n’est pas au rendez-vous en 2008 et si à certains pôles de la planète elle a connu une certaine augmentation, elle n’a pas été ressentie au niveau planétaire.
Un aspect hautement positif de ce sommet du G8 et qui peut aussi être interprétée différemment, est que l’Afrique qui est en quelque sorte la banque de matières premières des industries du G8 a été invitée en la personne des dirigeants d’Algérie, d’Afrique du Sud, du Nigéria, du Ghana, de la Tanzanie, de l’Ethiopie etc., chacun de ces pays représentant le fief ou un ancien fief des pays du G8. La présence de ces dirigeants africains a été un point très positif puisqu’il leur est échu la possibilité de parler au nom de l’Afrique mais ont-ils vraiment plaidé la cause de l’Afrique ou se sont-ils seulement contenté de jouer le rôle de figurants pour donner bonne conscience aux grands du monde.
En fait, ce sommet du G8 qui est le sommet de toutes les crises n’aura pas les résultats escomptés et mêmes des promesses qui ont été faites lors du dernier sommet de 2007, sont toujours en attente. Les solutions aux problèmes que représentent la famine, la hausse du prix du pétrole, le réchauffement climatique, et autre mettent en cause l’existence même ou la stabilité des grands, c’est en quelque sorte une pilule amère qu’ils ont peine à avaler. La preuve c’est que, comme conclusion du sommet, ils se sont seulement entendus à réduire de moitié les gaz à effets de serre d’ici 2050, et c’est la seule décision concrète qu’ils peuvent prendre en réponse aux maux du monde actuel. Pour ce qui est de la famine, rien de vraiment concret.
Ceux-là qui suivent de près la mise en application des politiques d’ajustements structurels du FMI et néolibérales de la Banque Mondiale et leurs conséquences, savent qu’il existe une étroite relation entre l’appauvrissement ou la famine qui rongent la planète mais n’espèrent certainement pas grand-chose de ce sommet du G8. Les critiques fusent de toutes parts d’un autre sommet, celui des pauvres tenu au Mali, en parallèle avec le sommet du G8, où la plupart des intervenants ont demandé au G8 de respecter leurs engagements.
C’est totalement irréaliste et c’est même se mettre le doigt dans l’il que de demander aux pays du G8 de respecter leurs engagements envers l’Afrique, une approche qui est dans la logique du statu quo, et dont l’ultime but est de faire perdurer la dépendance.
Si le sommet du G8 n’a pu apporter les réponses souhaitées aux crises qui secouent le monde du Vingt et unième Siècle, le sommet des pauvres par contre, celui qui s’est tenu au Mali n’a formulé que de simples propositions, les mêmes que les alter mondialistes ont toujours formulées, à savoir: demander aux grands de tenir leurs promesses, réclamer l’annulation de la dette du tiers monde, solliciter l’octroi de l’aide au développement, les mêmes qui ont toujours été formulé et qui maintiennent l’Afrique dans la dépendance et l’exploitation.
La meilleure réflexion entendue au niveau des deux sommets est celle émise au « sommet des pauvres » par Oumar Diakité, un jeune Ivoirien : « Il ne faut rien attendre des pays riches. C’est d’abord à nous d’assurer le développement de nos pays. Cela passe d’abord par la lutte contre la corruption dans nos pays. Cela passe aussi par une bonne gestion des deniers publics’
La meilleure revendication à formuler aux grands serait celle d’un écrivain Mozambicain Mia Couto: « Nous pauvres du Tiers monde, demandons aux riches la chose suivante : Ne nous donnez pas plus. Nous prendre moins suffirait »