Rencontre avec L’honorable Ralph Latortue, consul général d’Haiti à Miami. Un homme de tête et de coeur dont le professionnalisme et le charisme attirent immediatement la sympathie. Je ne trouve pas de mot assez élogieux pour le décrire. Poli, bien élevé et agréable.
Jasmine Legoute et l’honorable Ralph Latortue
En raison d’un interminable bouchon sur la 95, nous sommes en retard de près d’une demi heure à notre rendez-vous. A quoi doit-on nous attendre? A un éclat ? Ouch, on a le Coeur qui palpite. La réceptionniste nous demande de nous assoire pendant qu’elle prévient Monsieur le consul de notre arrivée. Yvonne me fait remarquer l’achalandage. Il y a en effet un constant va et vient dans la salle d’attente. C’est bon signe me dit-elle . Souriante et detendue la secrétaire exécutive nous fait savoir que malgré son horraire chargé, monsieur le consul allait nous recevoir. On nous introduit donc dans le sanctuaire de son excellence qui, à ma grande surprise, nous accueuille avec le plus chaleureux des sourires de bienvenue.
La première chose que l’on remarque en entrant dans le bureau du Consul général c’est la grande peinture qui trone sur le mur du fond, juste derrière lui. Une gigantesque oeuvre d’art représentant un esclave noir enchainé, exécutant l’une de ces danses qui sont l’expression de l’âme et des sentiments. Voyant mon intérèt, il m’apprend que ce tableau lui a été offert ou plutot prêté par l’artiste lui-même, un membre de sa famille, le jour de son entré en fonction en qualité de consul général d’Haiti à Miami. Tout de suite la conversation tourne autour de ses origines, je m’étonne de son teint clair et de ses cheveux soyeux. Mes deux parents étaient de purs haitiens nous dit-il mais ma mère etait aussi blanche que toi Yvonne et avait les yeux bleus.
Issu d’une famille de politicien engagé, l’un de ses aieuls a même été candidat à la présidence, Ralph Latortue essaie de se démarquer de la politique. Il ne pretend pas s’y désinterresser complètement, il ne veut tout simplement pas en faire son cheval de bataille. Il s’était imposé trois missions en arrivant à ce poste. L’une d’entre elle était de dépolitiser le consulat Le consulat n’est pas un foyer politique nous dit-il, on est la pour servir la communauté. La politique c’est soit en Haiti ou à Washington. Oui mais le fait de s’appeler Latortue ne l’associe-t-il pas directement à la politique? ‘Pas forcement croit-il, ce ne sont pas mes convictions politique qui m’ont amené à ce poste. On a fait appel à moi par marque de confiance’. Il pense avoir réussit cette première mission. Les haitiens de la Floride ont une réaction positive vis-à-vis du consulat et se rendent de plus en plus compte que le role d’un consul est loin d’être celui d’un politicien.
Qu’en est-il de la deuxième mission? Accompli aussi me répond-t-il avec un large sourire. ‘Ouvrir un consulat à Orlando n’a pas été chose facile car le budget n’y était pas. Nous avons gratté les fonds de tiroir pour réussir tant bien que mal à trouver les fonds nécessaires à l’accomplissement de ce projet. Il y avait la besoin urgent vu la très forte communauté haitienne résidant dans cette ville’.
Pour ce qui est de la troizième mission qui était d’informatiser le consulat, c’est presque chose faite. 99% du consulat est maintenant informatisé. Wow! Tout ca en moins d’un an. A quand le projet de batir un Haiti plus solidaire monsieur le consul?
Même s’il se rend compte que ses compatriotes attendent avec impatience un projet unique et porteur d’espoir, monsieur Latortue se croit incapable de relever ce genre de défi. La route vers un Haiti plus solidaire et égalitaire semble être parsemée d’embuches et pourrait être longue. Malgré tout, il demeure optimiste. Il y a beaucoup de gens valables parmi les candidats actuels à la présidence selon lui, il espère seulement qu’il y aura un regain de nationalisme pour sortir le pays du marasme.