Bonjour Miami, ses alentours et les ‘internôtres’ qui écoutent à travers le monde.
Les gens heureux n’ont pas d’histoires
Les gens heureux ils font l’histoire. La ballade des gens heureux sur LE COIN DE CARL parlant de tout et de rien continue. Le temps poursuit sa marche et avec lui avance le monde.
Merci Carl Fombrun d’être là !
Mercredi 3 novembre 2010
L’Amérique profonde a humilié le président Obama en donnant une majorité substantielle à la Chambre des représentants à un parti républicain contaminé par le virus d’idiotie venu du Tea Party.
Moins de deux ans après être apparu sur la scène politique pour s’opposer au programme de relance économique d’Obama, le Tea Party est devenu une force politique majeure. Obama n’avait pas le choix avec son programme de relance. Il devait engager des dépenses importantes pour éviter une dépression comme celle des années 30. Il croyait que ces dépenses allaient stimuler la demande et faire baisser le chômage de façon significative. Il s’est trompé. Le taux de chômage se maintient à 10 %, le sous-emploi à 17 %, la rémunération est stagnante et la richesse est à la baisse pour tout le monde sauf pour une minime frange de ploutocrates. Le Tea Party a bénéficié des largesses de cette clique de milliardaires d’extrême droite habilitée par la décision de la Cour Suprême américaine d’enlever toute limite au financement des campagnes électorales.
Les « petits blancs » en colère du Tea Party ont crié leur frustration, devant le chômage, l’effondrement de la valeur de leur maison, leur impossibilité de gagner les guerres sans fin dans lesquelles Bush et les républicains les ont engagés. Pour se venger, ils s’en sont pris à celui qui tente de réparer les pots cassés. Barack Obama constitue pour eux une cible idéale : en plus de projeter une image élitiste, il a le défaut intolérable d’être noir et intelligent. Le mouvement n’a pas de chef connu, pas d’organisation nationale. Mais il a une reine, l’ancienne gouverneure de l’Alaska, Sarah Palin dans toute son ignorance béate et sa splendide stupidité.
La plupart des élus du Tea Party l’ont été sous la bannière républicaine même si plusieurs d’entre eux sont en désaccord avec les politiques du parti jugées trop tièdes. Le parti républicain, à la remorque du Tea Party, s’engage à réaliser des baisses radicales d’impôts sans identifier les programmes et les services gouvernementaux qui devront être passés à la trappe. Mais pas touche au Pentagone. Pour ces petits blancs chauvins, il n’est pas question de remettre en cause les guerres actuelles. Au contraire, ils croient à l’Empire américain et à sa vocation divine de régner sur le monde. Iran, Pakistan, Corée du Nord, Yémen: bring them on, comme dirait Bush. God is on our side.
L’élection d’une majorité républicaine à la chambre des représentants va rendre encore plus difficile pour le pays de se sortir du trou noir économique dans lequel l’a précipité Georges W. Bush avec ses baisses d’impôts et ses deux guerres. Bill Clinton avait légué un surplus budgétaire à son successeur.
Qu’en est-il dix ans plus tard? La dette nationale américaine accumulée est de 13,5 billions de dollars (en français un billion = mille milliards). Le déficit 2011 sera de 1,3 billion de dollars. Les hypothèses réalistes projettent que le gouvernement des États-Unis va s’enfoncer dans le rouge d’un autre 10 billions de dollars au cours de la prochaine décennie. La taille du problème défie l’entendement. Selon une étude du FMI, il faudrait un ajustement budgétaire permanent égal à 14% du produit intérieur brut par an pour combler l’écart budgétaire.
Les dépenses civiles constituent le fardeau financier le plus important, mais les dépenses militaires pèsent aussi lourdement sur l’économie. L’Irak a déjà coûté 750 milliards de dollars. Les soins de santé pour les anciens combattants de cette guerre vont pousser le coût total à environ 2 billions $. Et ce sont là des projections optimistes. La facture pour la guerre d’Afghanistan est de 338 milliards et elle va s’accroitre puisque l’Administration Obama a décidé d’augmenter considérablement sa mise dans le conflit.
Quoi que fassent les républicains et les excités du Tea Party, il n’y aura pas de reprise facile. Une stagnation économique accompagnée de la dévaluation de la monnaie et d’une augmentation des déficits est plus que probable. Les solutions insensées proposées par le Tea Party et le parti républicain ne vont que précipiter le déclin économique des États-Unis et peut-être engendrer une véritable dépression.
L’Américain moyen, le militant du Tea Party, celui qui aime tant les armes à feu, a pris son révolver chéri hier, l’a pointé en direction de ses orteils et s’est tiré une balle dans le pied.