‘La migration antillaise francophone au Québec’
Montréal, le 16 octobre 2007
Reçu de Robert Berrouët-Oriol
La migration antillaise francophone au Québec, et singulièrement sa composante haïtienne, est aujourd’hui forte de 120 000 personnes oeuvrant dans la plupart des secteurs économiques, éducatifs et culturels du ’pays profond » de Gaston Miron et de Borduas.
Les liens tissés depuis 40 ans entre les Québécois de ’vieilles souches » et la composante haïtienne de la migration antillaise francophone du Québec sont multiples et variés et attestent une mémoire à la fois solidaire et innovante.
Un nombre important de jeunes Québécois nés ici de la migration antillaise francophone et des milliers de personnes, toutes origines confondues, s’interrogent encore aujourd’hui sur les causes qui ont poussé tant de talents haïtiens, tant de personnes démunies, tant d’ouvriers et d’universitaires, tant d’exilés politiques à se retrouver sur les rives hospitalières du Saint-Laurent.
Peu connues ou mal connues, souvent travesties, les racines profondes de cette ’migrance » –le terme est de feu Émile Ollivier– viennent de faire l’objet d’une magistrale étude en 4 tomes de Leslie Péan (1) : «Haiti, économie politique de la corruption» aux éditions Maisonneuve & Larose à Paris.
Préfacée par M. Jacques Chevrier, professeur émérite à la Sorbonne, cette uvre, rigoureuse et documentée, riche d’éclairages historiques inédits, mérite déjà d’être inscrite au patrimoine commun des Québécois d’origines diverses.
L’auteur notamment dans le tome IV intitulé «L’ensauvagement macoute et ses conséquences, 1957-1990»– invite le lecteur, à travers ses 812 pages amplement documentées, à comprendre.
Comprendre pour mieux se comprendre, comprendre pour mieux vivre ensemble dans un Québec moderne riche de toutes ses composantes culturelles et de sa vision d’une citoyenneté responsable.
Comprendre pour que ce Mal absolu qu’a été le duvaliérisme ne se reproduise plus sur la terre natale des Québécois d’origine haïtienne; comprendre, également, pour que le duvaliérisme, certes vaincu mais encore vivant, ne trouve pas refuge au Québec sous les habits de la complaisance et de l’impunité mises hors-la-loi par la Charte québécoise des droits de la personne.
Le livre en 4 tomes de Leslie Péan est ainsi construit qu’il invite aussi au débat et au dialogue. C’est précisément pour débattre et dialoguer que nous vous demandons de participer à titre de panéliste à la conférence-débat, suivie d’une vente signature, qui aura lieu le 17 novembre à 19 h 30 à l’Université Concordia.
Robert Berrouët-Oriol
Linguiste-terminologue
[email protected]
Tél. : 514 515 87 25
Chantale Gaston
Psycho-sociologue
[email protected]
Tél. : 514 515 87 25
(1) Leslie Péan est né en Haïti en 1949. Il a fait ses études d’économie à l’Université de Strasbourg et a obtenu sa maîtrise en économie à la Rutgers University (New-Jersey). Économiste senior à la Banque mondiale, il a été responsable du développement de projets dans les domaines de l’infrastructure, des travaux d’intérêt public, de l’approvisionnement en eau potable, de la nutrition communautaire et du développement urbain. Consultant international, Leslie Péan a travaillé au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque inter-américaine de développement (BID).