Voici le poème que j’ai reçu de mon ami Réal Mainville. Poème que Bernard lui a fait « parvenir » par l’imprimante le lendemain matin de son décès à 07:19 précises alors que Réal faisait son côté du lit, pour lui signifier son arrivée de l’autre côté de la rive…
Bernard Campeau nous a quitté à 15h00, le 15 mai 2016
Le voilier
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mon coté dit : « Il est parti ! »
Parti ? Vers où ?
Parti de mon regard, c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit : « Il est parti ! »
Il y en d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux,
s’exclament avec joie : « Le voilà ! »
C’est ça la mort. William Blake
« Voilà! D’un côté de la rive les mortels; de l’autre côté les IMMORTELS dont fait partie maintenant BERNARD… » Réal Mainville