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L’Etat compte sur les mines pour sortir le pays de l’aide

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L’Etat compte sur les mines pour sortir le pays de l’aide

Le Conseil de développement économique et social (CDES) a ouvert lundi à l’hôtel Montana le premier forum minier de l’histoire d’Haïti. Pendant deux jours, officiels et experts nationaux et internationaux doivent débattre de l’indispensable modernisation du secteur.
Le président du CDES, Jerry Tardieu

C’est une véritable politique des mines qui a transpiré de l’allocution prononcée par le Premier ministre Laurent Lamothe lundi à la mi-journée, en présence d’une brochette de personnalités, dont le directeur général du Bureau des mines et de l’énergie, Ludner Remarais, du représentant de la Banque mondiale, Deo Ndikumana, et de nombreuses délégations étrangères alors que s’ouvrait la première journée d’échanges sur les mines haïtiennes à Pétion-Ville.

« Haïti veut se placer en situation d’émergence à l’horizon 2020, a dit d’emblée Laurent Lamothe. Pour y arriver, nous comptons beaucoup sur la contribution du secteur minier dont le potentiel est définitivement avéré pour renforcer notre économie et la diversifier. C’est l’occasion de nous libérer, en partie tout au moins, de l’aide et de rentrer véritablement dans la modernité.»

« Le gouvernement est prêt à s’investir à fond dans l’exploitation minière, a poursuivi M. Lamothe, mais il faut que nous sachions d’abord la valeur réelle des minerais. En conséquence, nous avons fait appel à un institut sud-africain pour nous aider à faire l’inventaire de nos ressources minières afin de pouvoir mieux négocier avec nos partenaires. »

La modernisation du secteur minier d’Haïti passe aussi par la mise en place de tout un cadre institutionnel et légal, comme l’a fait remarquer le PM. « Haïti n’a pas une grande tradition d’exploitation minière, précise le Premier ministre Lamothe. Notre première loi date de 1960 et celle en vigueur aujourd’hui a été adoptée en 1976 et est désuète. Il est donc urgent que nous ayons une politique minière moderne dans la mesure où notre potentiel est réel. »

Lors des deux jours d’assises, les participants auront à réfléchir aux grandes lignes d’une politique minière dont le développement devrait tenir compte de l’environnement et du milieu, social haïtien. Ils devront aussi se pencher sur ce que devrait être le nouveau Code minier haïtien, moderne, adapté et incitatif. L’objectif du forum est justement de jeter les bases d’un débat constructif incluant toutes les parties concernées pour discuter des voies et moyens aptes à favoriser un développement durable du secteur minier et une maximisation des retombées pour Haïti.

«Ce forum est pour moi l’objet d’une grande fierté, a dit le président du CDES, Jerry Tardieu. La diversité des participants dont beaucoup viennent de pays qui ont de longues expériences dans l’exploitation minière comme le Ghana, l’Afrique du Sud, le Pérou, nous sera certainement très utile. »

De son côté, le représentant de la Banque mondiale, Deo Ndikumana, s’est dit heureux de s’associer à « cet événement qui marque une étape fondatrice dans le développement du pays par le développement du secteur minier».

« Tout est mis en oeuvre, confie le directeur du Bureau des mines et de l’énergie, Ludner Remarais, pour que les idées et les suggestions qui seront émises dans ce forum contribuent véritablement à la dynamisation du secteur venant ainsi s’ajouter aux travaux antérieurs réalisés par des compagnies de prospection et d’exploitation étrangères durant ces dernières années. »

Cependant, s’il est vrai que le pays compte quelques minerais ou même beaucoup, l’Etat haïtien doit pouvoir faire montre de bonne gouvernance, de transparence et de capacité de négocier afin que ces minerais puissent réellement être convertis en richesse et amener le développement, commentent déjà des esprits avisés.

Par Dumas Maçon

Le 3 juin 2013, Paru dans Le Pikilz

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Montage : Maëva Pineau