Le ministre haïtien des affaires étrangères a annoncé qu’un haut responsable allait se rendre en Suisse pour tenter de récupérer les fonds bloqués de Jean-Claude Duvalier.
Des ONG appellent la Confédération à continuer à bloquer les 7,6 millions de francs appartenant à l’ex-dictateur alors que les Affaires étrangères disent ne rien savoir d’une éventuelle visite.
«Nous ferons tout ce qui est possible. Cet argent est très important pour le développement d’Haïti. Il s’agit de notre dernière chance», a affirmé Jean-Renald Clerisme à l’agence missionnaire Misna, citée par l’agence italienne Adnkronos.
Mais selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), aucune visite n’a été annoncée.
Le 3 juin prochain, les 7,6 millions de Jean-Claude Duvalier devraient lui être rendus car la justice haïtienne n’a pas pu apporter la preuve formelle de l’origine délictueuse de cet argent.
Le Conseil fédéral avait gelé les fonds Duvalier en juin 2002. Ce blocage a été prolongé à deux reprises, dans l’espoir qu’un accord négocié puisse être trouvé avec les représentants du dictateur déchu afin qu’au moins une partie des fonds puisse servir à des fins d’intérêt public en Haïti.
«La législation actuelle ne permet malheureusement pas au gouvernement de confisquer (les fonds pillés par les dictateurs). Il peut uniquement les bloquer», avait expliqué la semaine passée l’ambassadeur Paul Seger, directeur de la Direction du Droit international public au DFAE.
Une coalition d’ONG, emmenée par la Déclaration de Berne et Action place financière suisse, a lancé vendredi un appel à la Suisse, lui demandant de continuer à bloquer ces fonds. Selon elle, la restitution envisagée serait une «gifle à la population haïtienne»
«Il est inadmissible qu’une lacune dans la législation suisse entraîne l’impunité pour des dictateurs, leurs proches et les membres corrompus de leurs gouvernements, coupables de pillage des caisses publiques et de violations des droits humains.»
Les ONG réclament la garantie d’un transfert transparent de cet argent au profit de la population haïtienne.
Elles demandent également le blocage de l’accès aux fonds pour les Duvalier et leurs amis, ainsi que des mesures légales urgentes en vue de combler la lacune juridique.
Référence: swissinfo et les agences