Chaque année quand arrive le temps de souhaiter un Joyeux Noël, je reste toujours embêtée.
Comment souhaiter un Noël joyeux aux gens quand on sait que la moitié du globe crève de faim et que l’autre vit dans l’opulence, que plusieurs n’ont même pas un toît sur la tête et tirent le diable par la queue? Comment oublier, l’espace d’une nuit, le temps du Minuit Chrétiens, toutes les bêtises et les rancoeurs de l’année, toutes les vacheries des membres de la famille et les bitcheries des collègues de bureau? Peut-on vraiment passer l’éponge et être heureux parce que c’est Noël?
Chaque année, la petite phrase nous revient mécaniquement en tête et on la répète avec un beau sourire sans même penser vraiment à ce qu’on dit..
Pour la majorité des gens, Noël est rarement joyeux. Les célibataires ne peuvent supporter cette fête et songent à leur vie de couple, la famille éclatée et reconstituée est souvent au bout du rouleau, les enfants sont tiraillés entre papa et maman, la belle-mère nous tape sur les nerfs, le mononc qui est encore soul, la belle-soeur qui joue à la snob.
C’est la bousculade dans les magasins, il faut absolument trouver un cadeau original et se faire beau pour le réveillon. Horreur !
Pas facile.
Pour la plupart d’entre nous, Noël sera beau, bon, agréable, nostalgique, romantique, idyllique, chaud ou froid, mais pas aussi joyeux qu’on le souhaiterait.
Même en s’imprégnant de toute la musique des fêtes, de la magie du sapin et des décorations, de l’odeur du festin, il y en aura toujours pour qui Noël restera une fête triste. Ils tenteront bien de mettre souvenirs et platitudes au rancart, d’oublier la maladie, la pauvreté, la violence, la solitude, le divorce et le conjoint disparu, la mort, le deuil, de ménager la chèvre et le chou et de se convaincre que c’est une journée extraordinaire, reste que c’est continuellement le miroir aux alouettes.
Quoiqu’il en soit…
Merry Christmas, Joyeux Noel,
Feliz Navidad, Buon Natale,
Happy Hanukah, Happy Kwanza