Une nature déchaînée
En janvier 2005, tous les astrologues y allaient de leurs prédictions annuelles mais aucun n’avait pu prédire autant de catastrophes en l’espace de quelques mois. Même avec la meilleure boule de cristal au monde, ils ne voyaient rien. Même chose du côté des tireuses de cartes et des diseuses de bonne aventure. Tout fonctionnait comme sur des roulettes selon elles. Alors que la planète virait à l’envers, elles nous prédisaient toutes un bel avenir rempli d’amour et d’argent. Tout était beau, le ciel était bleu, l’enfer était toujours rouge. Comme en politique.
Pourtant, jamais on n’aura vu une nature plus déchaînée et plus instable. Tout est viré à l’envers. Pas moyen de prendre une grande respiration entre chaque problème, les catastrophes se suivent à un rythme d’enfer et poursuivent la trajectoire sans dévier d’un iota. Tout est réglé au quart de tour. Exactement comme un gros show de télé qu’on aura répété durant des semaines avant la grande première.
Ca n’a pas arrêté depuis la fin de 2004. Du jamais-vu dans l’histoire du monde. Tsunami, ouragans, inondations, feux de forets, feux de broussailles, pluies diluviennes, tempêtes tropicales, tornades, tremblements de terre, chaleurs torrides, humidité intense, froids sibériens, brouillards, réchauffement de la planète, tempêtes de vents et de neige et ça recommence.
Ouf !
Me semble qu’on en demandait pas tant ! On se serait bien contentés d’un léger séisme, d’une petite tempête et d’une belle température sans exagération. La grande générosité de la nature commence à nous rendre malades. C’est assez, on ne veut plus rien savoir. On a notre gros voyage. On n’est plus capables. On veut du répit, la sainte paix.
Mais ça risque de ne pas se produire. Dans quelques semaines, on retrouvera nos prévisions pour l’année 2006. La rumeur veut que ça ne change guère. On aura droit au même scénario, au même menu avec en prime, quelques tempêtes supplémentaires et des ouragans un peu plus violents. Comme avec la carte Air Miles, on en aura plus pour notre argent. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus grand, toujours plus beau, toujours plus gros… comme dans les chansons. On ne change pas une carte gagnante. On tire à boulet rouge. On tire partout et on frappe où on peut.
Ma tireuse de cartes me l’a dit et jamais, au grand jamais, elle se trompe dans ses prédictions. Sa boule de cristal est infaillible …;-))
Vous me croyez pas? On s’en reparlera l’an prochain, même jour, même date.