Home Le billet de Michèle L’horreur un an plus tard…

L’horreur un an plus tard…

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Mardi 11 septembre 2001, 8h47 AM.

Quand bien même qu’on voudrait oublier toute l’horreur du 11 septembre 2001, le 911 comme on appelle désormais cette date, c’est impossible. Les plaies sont encore grandes ouvertes.

Comme tout le monde l’année dernière en ce 11 septembre, j’avais écouté CNN, regardé Fox News, vu et revu les images, tenté de comprendre l’impossible, d’analyser les intentions des terroristes, d’imaginer un éventuel conflit mondial.

C’était l’horreur totale, la panique générale, les gros frissons dans le dos, l’apocalypsme. Et l’énorme sentiment d’impuissance qui nous paralysait et nous empêchait même de penser correctement. Plus les minutes avançaient, plus on voulait comprendre toute l’horreur et moins on y arrivait. C’était l’impuissance, le désarroi le plus complet, l’envie de vomir, la peur de mourir, la peur de sauter et surtout, la peur des lendemains. Le ciel nous tombait sur la tête.

A mesure que la journée passait, la colère s’emparait de nous. L’esprit de vengeance également. On voulait tuer. On voulait pas travailler, on voulait tuer.

A 8h45 mardi matin le 11 septembre, tout le monde vaquait à ses occupations normalement. A 8h47, c’était la panique générale. La terre avait arrêté de tourner, le temps s’était figé. Tout le système de télécommunications était complètement déréglé. A 9 heures, le monde entier, la mort dans l’âme, était agglutiné devant un téléviseur et suivait les événements les yeux grands ouverts. Toute la journée durant, les gens ont mangé du congelé et des sandwiches, incapables de regarder ailleurs que le téléviseur, de faire autre chose que de regarder.

Gros rendement au travail? Oublie ça boss. T’es pas dans le coup! T’es way out. On vivait des moments historiques, on écrivait l’histoire pour des générations à venir. C’était pas le temps de travailler mais celui de mémoriser tout ce qui se passait. Et tans pis si ça faisait pas ton affaire.

Ebranlé, le président George W. Bush était revenu de ses vacances en Floride et avait déclaré que les Etats-Unis allaient montrer au reste du monde de quel bois le pays se chauffait.
Ah bon! Great!

Parce qu’à ce sujet, il avait raison. On ne se laisse pas taper dessus sans réagir. Tant et aussi longtemps que les terroristes se tuaient entre eux dans leur pays, on s’en foutait, mais dès qu’ils ont débarqué dans notre vie comme des voleurs, le phénomène du « pas dans ma cour » est revenu. On voulait tout savoir, tout comprendre. On voulait surtout savoir qui était le cerveau derrière l’opération.

Maintenant, on sait.

Sauf qu’un an plus tard, Bin Laden court toujours, et que les USA n’ont jamais été capables de lui mettre le grappin dessus. On a vu les gaffes du FBI et on a compris. On a vu Bush s’enfoncer dans sa merde et patauger. On a réalisé que le président est un beau grand parleur et un très petit faiseur. On a vu la bourse tomber, le pays s’enliser, les défaillances du système, les faillites s’accumuler. On a entendu les grandes envolées oratoires du président, on l’a vu mettre fermement le poing sur la table, mais toujours pas d’Oussama en vue.

Ni Oussama ni son valet, ni sa mère. Comme si tout le monde était mort au fond d’une grotte lors des bombardements des derniers mois en Afghanistan.

On veut Bin Laden mort ou vif disait le président. Il n’a eu ni l’un ni l’autre. On n’est pas plus avancé que l’année dernière à pareille date. Le président est sans doute mal influencé par ses proches. Un conflit avec l’Irak est imminent, la folie anthrax a endormi tous les Américains, mais toujours aucune trace de l’homme le plus recherché de la terre. C’est pas Saddam qu’on veut, c’est Bin Laden. Hélas, c’est Saddam qu’on aura. L’Irak est dans la mire de Bush et envers et contre tous, il attaquera.

Les Etats-Unis célèbrent le premier anniversaire de l’événement cette semaine. Dans le calme et la sobriété. Personne a le goût de faire sauter la planète.

L’horreur est encore et toujours très présente dans le coeur de chacun. Notre monde a changé en l’espace d’un an. Beaucoup changé, il n’y a plus rien de pareil.

Notre système de valeurs s’est déplacé aussi vite que la Nasdaq le NYSE ou le Dow Jones. On fait du yo-yo.

Et c’est ça qui est alarmant. Un an plus tard, on se demande si il y aura reprise de l’économie ou pas. Depuis quelques jours, le marché boursier est en chute libre.

Parce que l’argent reste le nerf de la guerre…et monsieur Bush le sait. Advenant une guerre contre l’Irak dans quelques semaines, on fait quoi? Ca va durer combien de temps? Personne veut la guerre, sauf Bush et sa gang.

C’est ça qui est grave et qui fait peur. L’inconnu, la démagogie, la folie meurtrière.

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