Depuis quelques mois, la cote du président George W. Bush chutait dramatiquement. Divisés par la position du président depuis la guerre en Irak, les Américains digéraient mal ses décisions.
En fait, on perdait un peu plus confiance chaque jour et, nerveusement, Bush attendait un miracle. Il avait eu beau s’étouffer avec un pretzel en regardant le football, ça ne l’avait pas rendu plus sympathique aux yeux du grand public. Même son voyage en Irak à la Thankgiving alors qu’il servait la dinde aux soldats n’avait pas réussi à remonter sa cote de popularité.
Et, le miracle s’est produit le 14 décembre. Au moment où on s’y attendait le moins, pas plus le principal intéressé que les autres, les Américains capturent l’ennemi public numéro un, Saddam Hussein dans un trou. Aucun coup de feu tiré, aucun gros mot de dit. Tout se fait de façon très élégante. On est loin des films de cowboys.
Dieu est sûrement d’origine américaine pour offrir un tel cadeau au président à quelques jours de la nouvelle année. Pourtant, Dieu lui-même sait fort bien que Bush ne fait pas toujours dans la dentelle et qu’il n’est pas un chevalier sans peur et sans reproche. Mais, Dieu récompense les humbles paraît-il. Et pour tout le monde, Bush fait très humble. Bush fait du show-business, ne l’oublions jamais. Tout est dans lke paraître, non dans l’être.
Il n’emprunte pas le langage des intellectuels, ne tente pas de faire des métaphores, ne joue pas au gars riche, n’essaie pas d’impressionner. Il est monsieur-tout-le-monde, le gars qui s’échappe et dit des gros mots, l’Américain moyen, l’homme qu’on a l’impression de connaître depuis des lustres.
C’est ce que les Américains aiment. Ils veulent un président à leur niveau, qui parle la même langue qu’eux, qui ne mâche pas ses mots, qui a les mêmes préoccupations, qui fait son jogging, qui n’a peut-être pas vraiment les mains blanches, qui a fait des erreurs, mais qui reste fidèle à ses idées. Un gars a leur image.
Les Américains ne veulent pas d’un chevalier sans peurs et sans reproches, d’un superman ou d’un prince inaccessible. Ils veulent un président qui leur ressemble. Et George W. joue la bonne carte.
Son passé rock’roll le poursuit toujours. Ce qu’on pressentait comme une mauvaise note dans son bulletin s’avère un avantage. Sa cote n’aura jamais été aussi élevée. Les Américains se reconnaissent en lui. On l’adore, les sondages le prouvent. Il est l’homme le plus admiré des Américains.
Surtout depuis le 14 décembre.
En 24 heures, Bush a vu remonter sa cote d’amour. Or, comme il entre en campagne électorale, il se frotte les mains de satisfaction. Il ne pouvait demander plus beau cadeau.
Monsieur Bush est redevenu superstar ! Il nage en plein bonheur et entend bien faire parler sa proie sur les milliards de cachés un peu partout dans le monde.
Ca va swiguer toute l’année durant.