Home Le billet de Michèle Bush et Katrina – La leçon d’humilité

Bush et Katrina – La leçon d’humilité

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Bush mord la poussière
Depuis le début de son très controversé règne, chaque fois qu’il parle à son peuple de ce pays qu’il adore et joue au président, George W. Bush bombe le torse, se pète les bretelles, s’étouffe avec ses pretzels en regardant le SuperBall à la télé, joue au speed golf et fait son spinning en quatrième vitesse.

Normalement, Bush niaise pas avec le puck. Avec lui, tout va toujours très vite. Même quand il prend des décisions qu’il serait préférable d’y réfléchir deux fois plutôt qu’une.

L’orgueil à la bonne place, normalement le boss ne s’en laisse imposer par personne et s’affiche comme un homme à l’esprit ouvert, pas du tout macho, presque rose. Sauf qu’il n’avait pas encore rencontré Miss Katrina, la petite vlimeuse qui allait changer la face de l’Amérique à tout jamais et lui donner une grosse leçon d’humilité.

Bush n’a pas réagi vite. Son peuple lui en veut. Il est vertement critiqué, non seulement par ses électeurs, mais par les leaders du monde entier. Même que Ray Nagin, maire de la Nouvelle-Orléans, ne se gêne pas pour manifester son mécontentement. Il affirme, encore aujourd’hui, qu’il l’avait informé du sérieux de la situation et que son survol à bord d’Air Force One ne lui donnerait jamais le portrait réel de la situation. Plus les jours passaient, pire était le désastre. Plus Bush multipliait les conférences de presse, plus l’eau montait. Il avait les pieds dans les plats et pataugeait joyeusement.

Les gens meurent de faim et de soif par milliers. Les cadavres flottent à la surface de l’eau, les rues transformées en canaux sont remplies de serpents, fourmis rouges et alligators. Il n’y a ni eau potable, ni nourriture, ni services sanitaires, ni téléphone, ni génératrice, ni essence, ni rien. Sauf des vols, du pillage et des viols par centaines. Il fait chaud pour mourir, les gens sont à bout. À ce jour, Katrina est une catastrophe de 100 milliards de dollars américains.

C’est pas des pretzels! Dans le pays le plus riche du monde, un des 52 états ressemble à un village du Tiers-Monde. C’est la désolation totale.

Orgueilleux comme un paon, Bush avait refusé une aide extérieure. Pensez donc, les USA ne se mettront sûrement pas à genoux devant les autres ! Never Mind, we are the biggest… Sauf que les gens en ont plus qu’assez et veulent vivre. De l’aide, ils en veulent et tous les pays sont avec eux.

Devant la critique et l’ampleur du désastre, le boss a plié l’échine et accepté l’aide extérieure. Comme quoi Ti-Joe Connaissant, Ti-Cul Boulamite, Dieu le Père, et même Bush font des erreurs quasi impardonnables.

IL a fallu que Laura, vêtue d’un pantalon et d’une chemise blanche, sans maquillage, saute dans la mêlée et parcourt la zone sinistrée en suppliant le public de fournir une aide quelconque, pour que la machine se mette sérieusement en branle. A Lafayette, Laura a comme d’habitude, sorti George du pétrin. Arrivé à Biloxi vendredi, Bush, en bras de chemise comme tout le monde, avait le moton dans la gorge. Dépassé par les événements, il était en mode séduction. Il fallait retrouver la confiance du peuple. Les premiers convois humanitaires et militaires arrivaient­. 48 heures trop tard, mais enfin. C’est mieux que rien.

Critiqué, il l’a été. Même par Céline Dion, qui en pleurant sur les ondes de CNN, a sévèrement blâmé la lenteur de l’administration Bush à apporter du secours. Les artistes font preuve de compassion et de générosité, on s’attend à ce que Bush, dans un avenir pas lointain, déploie toutes ses ressources pour impliquer les multinationales dans le sauvetage. Des géants comme Walmart peuvent très bien envoyer vivres, vêtements, produits sanitaires, nourriture et eau potable. Il faut le demander si on veut s’en sortir. C’est ce que les gens attendent de lui. Les compagnies font des milliards en profits, c’est le temps de partager avec ceux qui les engraissent et les font vivre.

Le boss sort son cash, mord la poussière, plie l’échine et tend la main. Avec beaucoup de retard et en mettant son orgueil de côté, il a compris que la situation était catastrophique et que les sudistes étaient devenus des sans-abris et des assistés sociaux. Ils ont tout perdu en l’espace de quelques heures. Ils n’ont rien souhaité de tout ça.

Désespéré et profondément attristé, Bush réfléchit. Tout d’un coup, l’ennemi n’est plus les gros méchants en Irak mais bien un ouragan nommée Katrina. Ca change la donne.

Méchante claque en pleine face et maudite bonne leçon d’humilité.