Home Le billet de Michèle André Boisclair – Les carottes sont cuites

André Boisclair – Les carottes sont cuites

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Tempête dans un verre d’eau
Régulièrement, chaque fois qu’un événement se produit, les Québécois prennent un malin plaisir à détester George W. Bush, le président des Etats-Unis. A les entendre, Bush a tous les défauts du monde et est le diable en personne. On nuance jamais rien.

Régulièrement, les Québécois tentent de se distancer des Américains. Comme si les Américains étaient des gros méchants loups. Pourtant, ces mêmes Québécois sont exactement comme leurs voisins quand vient le temps d’élire un chef ou un leader à un parti politique.

Depuis quelques jours, on tape joyeusement sur la tête du candidat vedette à la direction du Parti Québécois, André Boisclair. On lui reproche ses années de prime jeunesse alors que, ministre dans le cabinet Bouchard, selon la rumeur, il prenait un coup, abusait de la cocaïne et passait des week-ends sur le gros party. On lui reproche ses 20 ans.

Curieusement, on reproche à Boisclair exactement les mêmes écarts de conduite que les Américains reprochaient à George W. Bush il y a 5 ans. Ses années d’insouciance, ses brosses au scotch, ses aventures olé olé, ses pétards de pot et ses lignes de coke et ses réprimandes des big boss.

Curieusement, Boisclair répond d’une façon aussi évasive que Bush répondait. Il admet avoir fumé du pot mais s’ill ne nie pas les rumeurs sur la coke, mais il évite le sujet et passe vite à un autre appel.

Le passé de Boisclair? Big Deal ! On fait une tempête dans un verre d’eau. On a tous eu 20 ans, on a tous fait nos folies et si on ne les a pas faites, c’est qu’on a un maudit problème et qu’il est temps de le régler avant de lever les pattes. Dans les années 80 et 90, la drogue faisait partie des moeurs. C’est pas recommandé mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Quand un candidat se présente à la direction d’un parti politique, il ne tente pas de se faire élire pape. Il n’entre pas en religion, il entre en politique et tout le monde sait que les chefs politiques sont rarement irréprochables. Pour faire de la politique, il faut être fait fort et savoir manoeuvrer. Tout le monde a droit à l’erreur et si Boisclair a vraiment pris de la coke, ça ne veut pas dire qu’il est accro pour autant et que son jugement est affecté.

On a beau critiquer les Américains et les traiter de tous les noms, on est exactement pareils à eux. On frappe dans le vide et on s’imagine gagner du temps et des points.

Boisclair veut être chef du PQ, pas curé ou pape. Il se présente à la succession de Bernard Landry, pas à celle de Jean-Paul 11. Il admet qu’il a eu du fun dans sa jeunesse comme à peu près tout le monde à différents degrés.

Boisclair n’a pas 40 ans, il est intelligent plein sa tête, il est diplômé de Harvard, il a une bonne instruction, il s’exprime bien, il est parfait bilingue, il est beau comme un cœur, et oui, il est un gay avoué. Il n’a peut-être pas toujours les bonnes idées et radote la même chose que tous les autres candidats, mais pour l’instant, on ne le nomme pas au poste de Premier Ministre mais bien à celui de chef du PQ. On verra pour l’autre job dans trois ou quatre ans, quand ce sera le temps de voter.

Son attitude dérange et secrètement, ses adversaires le jalousent et le méprisent. Il avait été élu à l’âge de 23 ans et il a su faire sa marque. Ca défrise beaucoup de monde ça.
Ceci dit, Boisclair était en forme dimanche soir à l’émission Tout le monde en parle. Il nous a prouvé qu’il avait la répartie facile, sauf qu’il nous a aussi prouvé qu’il n’avait aucun programme et strictement rien à dire. Comme dit Guy A, on est à P.Q. Adadémie.

Sous des airs de Mater Dolorosa, ses adversaires se frottent les mains de bonheur…

NDLR: Lundi après-midi, André Boisclair a admis qu’il avait consommé de la coke à l’époque où il était ministre. Ca change la donne. La coke, c’est pas le pot…c’est pas mal plus grave. D’autant plus qu’il n’avait pas 20 ans au moment où c’est arrivé. La coke est une drogue dure, c’est une grosse erreur de sa part. On attend la suite de ses fautes et de son acte de contrition. Nous cache t-il autre chose? A mon humble avis, il est cuit en politique.



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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.