Un jeune couple, follement amoureux, rentre de faire des emplettes de dernière minute, la veille de leur mariage, lorsque leur voiture est happée par un camion. La mort est instantannée.
Au paradis, ils remplissent les formulaires d’usage devant Saint Pierre.
– Nous devions nous marier demain. Serait-il possible que nous nous épousions au ciel?
Saint Pierre devint songeur :
– A ma souvenance, il n’y a jamais eu de mariage au ciel.
Laissez-moi en discuter avec Dieu.
Quelques jours plus tard ils sont invités à rencontrer Dieu :
– Vous voulez vraiment vous épouser ?
– Ah, oui, Seigneur, répondirent-ils en choeur. Nous nous aimons tellement..
– Revenez me voir dans cinq ans. Si vous souhaitez toujours vous marier, je verrai ce que je pourrai faire pour vous.
Ils attendirent cinq ans, ce qui leur parut une éternité.
Toujours de plus en plus amoureux l’un de l’autre, ils se représentèrent chez Dieu qui leur dit :
– Écoutez, si vous tenez toujours à vous marier, attendez que je vous fasse signe. Il faut être patients.
– Merci Seigneur, dirent-ils, cachant mal leur déception.
Ils attendirent encore cinq ans, puis, un jour, un messager vint leur dire de se présenter devant Dieu…
– Vous désirez toujours vous épouser? Leur demanda-t-il.
– Plus que jamais, mon Dieu.
– Nous allons faire le nécessaire.
Une semaine plus tard, il se marièrent puis retournèrent, comblés, sur leur nuage.
Quelques années plus tard ils se présentèrent à nouveau devant Dieu :
– Le mariage n’est pas tout à fait ce à quoi nous nous attendions. Nous vous serions reconnaissants si vous acceptiez que nous divorcions…
– QUOI! dit Dieu!
Son visage durcit. Les nuages s’entrechoquent et les éclairs zèbrent le ciel.
– Pas question! J’ai mis plus de dix ans avant de trouver un prêtre au paradis! Avez-vous une idée du temps qu’il me faudrait pour trouver un AVOCAT?
À l’hôpital
Le fils entre dans la chambre de l’hôpital. Il visite son père qui est malade. Ils discutent un peu pendant qu’il lui tient la main. Puis, le fils s’asseoit sur le lit, car le vieux parle très bas.
Soudain le malade se met à respirer avec difficultés. Il devient bleu. Il saisit un morceau de papier et un stylo, il griffonne quelques mots, lâche tout, et meurt.
Le fils, désemparé par le chagrin, ramasse machinalement le morceau de papier et le met dans sa poche.
Quelques jours plus tard, lors des obsèques, en fouillant dans sa poche, le fils tombe sur la feuille de papier. Toute froissée.
Il le déplie, et lit:
« Connard! Lève ton cul du tuyau d’oxygène! »