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Oui à la vie !

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Oui à la vie !
Quelques extraits du Coin de Carl…

YES TO LIFE ! Version anglaise ISBN 1-4120-9963-3
Christian Rogelin
[email protected]
www.orizon.tv
858.552.3436
858.729.3680

Ce livre m’a été gracieusement envoyé par Christian Rogelin de la Californie. J’ai été pris dans « l’engrenage » en lisant l’introduction, qui m’a rappelé des pénibles histoires en Haïti, du haut en bas de l’échelle sociale, dûes aux problèmes de caste (baptistaire paysan) , illégitimité, infidélité, « placages » et autres. Pourtant, Christian n’est pas Haïtien, ces fardeaux de l’existence sont universels. Un aperçu de l’introduction de son livre.

« (…) Bien que ne le sachant pas, je me sentais différent de mes frères et de ma soeur. Les gens autour de moi avaient une attitude et un regard bizarre. Jamais personne dans ma famille ne s’est intéressé à moi. J’étais le vilain petit canard. Les seuls échanges concernaient uniquement ma survie, mais rien sur mes états d’âmes et sur mes ressentis. Cette ambiance me maintenait à l’écart, étant plus spectateur qu’acteur. Je vivais essentiellement à l’intérieur de moi avec «mes amis d’en haut ».

Ma mère avait sur moi un regard vide, comme si j’étais transparent. Les seuls moments où elle me voyait étaient lorsque j’avais posé une question avec beaucoup d’insistance où que j’avais fait quelque chose de choquant. C’était très rare car je ne voulais pas la perturber. Exceptionnellement, lorsque cela arrivait, je la sentais troublée de me voir. Elle m’écartait alors d’un geste de la main et de quelques mots ni gentils, ni vraiment méchants. Elle repartait très vite dans son monde dans lequel je ne semblais pas exister.

De la part de cet homme qui est devenu «mon père» cette indifférence totale. Je ne me souviens pas qu’il m’ait adressé la parole. Peut-être ne me voyait-il pas ? J’ai souffert de cet état, mais je n’osais pas trop me manifester de peur d’être rejeté.

J’ai appris à l’age de trente-trois ans, lors de la visite de mon frère Michel que je n’avais plus vu depuis vingt-huit ans, que le mari de ma mère n’était pas mon père. Cette nouvelle m’a fait l’effet d’un coup de massue bien qu’elle fût en même temps un immense soulagement. Je saisissais et comprenais d’un coup l’attitude et le comportement de tous les membres de ma famille.

Je n’ai jamais rencontré mon géniteur. Je sais seulement qu’il s’appelle Cordier.

Aujourd’hui je n’ai aucun ressenti négatif à l’égard de cet homme qui a été mon père officiel, ni à l’égard de mon géniteur que je n’ai jamais vu. Chacun a vécu sa vie à son niveau de conscience.

J’ai toujours aimé ma mère, peut-être plus que si elle m’avait exprimé des sentiments. Je suis sur, bien qu’elle ne me l’ait jamais dit, qu’elle aussi m’aimait, bien que sa souffrance l’empêchait de l’exprimer. Ma présence devait entretenir sa culpabilité de ne pas avoir vécu sa vie telle qu’elle l’aurait certainement souhaitée. Elle est passée à coté de sa réalisation comme beaucoup de personnes sur cette terre. Comment pourrais-je lui en vouloir ? Elle a fait ce qu’elle a pu avec sa conscience.


Christian et Arlette Rogelin aujourd’hui
La Jolla, Californie.

Merci Carl, tu m’as permis de retrouver un ami que j’avais perdu de vu il y a plus de 10 ans, à l’époque ou je dirigeais la maison des Antilles avec André Robert sur le boul. Las O Las en Floride. Je vais acheter son livre!!!