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Le décès du professeur Hénault Camille, p2

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Une perte immense pour “Le Floridien, p.1”
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Déjà affecté par la maladie, il déménagea du Big Apple en été 2000 pour venir s’installer à Miami, sud de la Floride. Son déménagement sera bénéfique pour les lecteurs de Le Floridien, bimensuel lancé en janvier 2001. En effet, il soumit en juillet 2001 à la rédaction un texte soigneusement rédigé, un geste qui va déterminer sa collaboration avec le bimensuel. Contacté par le fondateur du journal qui, bien sûr attiré par son style d’écritue que la richesse lexicale de son article, Camille ne marchandait pas sa collaboration. L’homme offrait ses services sans contrepartie, à titre bénévole. Malgré son boulot d’enseignant à plein temps à Dorsey Adult Education Center (Miami) jusqu’à sa mort en tant que professeur d’ESOL, il apportait toujours son concours à la rédaction et la correction des textes.

Pendant toutes ces années de collaboration avec “Le Floridien”, il va s’imposer comme l’une des «plumes» les plus admirables du bimensuel. Ses écrits ont influencé la vie intellectuelle haïtienne en Floride et suscité un intérêt certain chez les lecteurs. On peut dire que, avec sa complicité, Le Floridien a su gagner le respect d’un vaste lectorat. Il fit preuve de créativité constante dans le choix des thématiques, du ton, du style. Contribua à l’appréciation du journal par les lecteurs les plus exigeants.

Lecteur insatiable, en témoigne la petite bibliothèque aménagée dans sa résidence ; curieux à tout ce qui est d’intérêt à approfondir et actualiser ses connaissances, homme plein d’humour, Hénault Camille était familier des meilleurs intellectuels et de grands écrivains. Sur le plan journalistique, ce qui sera en quelque sorte sa «marque de fabrique»: ces textes étaient souvent de passionnantes analyses, des récits toujours haletants, où se mêlent souvenirs d’hier, impressions de la vie quotidienne, dimensions sociologiques, considérations politiques et réflexions culturelles. Il n’avait jamais cessé de dénoncer les “ politiciens haïtiens apatrides “.

Camille était un citoyen qui suivait de près les choses communautaires. Cependant il était un homme très réservé. Il n’aimait pas les grandes manifestations. Sauf celles organisées chez un membre de sa famille ou un de ses plus proches amis. “Kominote sa-a trò fragil pou mwen papa…”, aimait-il souvent répéter.

Son opiniâtreté a dire toujours la vérité, ses connaissances formidables, son immense capacité de travail n’en faisaient pas seulement un collaborateur précieux pour tout le staff du journal, mais aussi un camarade loyal, un ami sincère, avec un sens permanent de l’enseignement, de l’éducation.

Le jovial, amant de la musique compas et fan inconditionel de l’équipe de football du Brésil, nous a quittés. Outre la douleur pour sa famille, ses proches, ses amis et ses collègues, sa disparition constitue une perte immense qui remplit d’un profond chagrin le cœur des membres du staff de Le Floridien.

Aujourd’hui, tous ceux qui ont été marqués par la riche et chaleureuse personnalité de Hénault Camille, tous ceux qui l’ont aimé et admiré, sont dans la peine. Même si Hénault Camille nous a quittés, son esprit reste parmi nous. Son souvenir ne s’effacera pas et il perdurera dans la mémoire de générations d’étudiants qui ont eu le privilège d’être ses élèves.

Les proches et les amis de Hénault Camille lui ont rendu un dernier hommage à Miramar le samedi 29 juillet 2006. La cérémonie religieuse célébrée en l’église Saint Barthèlemy par le père Paul Vuturo, a été simple, comme le souhaitait la famille et à l’image du disparu. Sa fille unique, Mae, et une de ses nièces ont livré des témoignages émouvants. Son corps a été incinéré selon ses volontés.

Que sa veuve Mona P. Camille (professeure également ), sa fille unique Mae Camille Tyler et ses trois petits enfants, ses soeurs Lucile et Claudette, son frère Louis Raymond et ses nombeux amis et autres parents reçoivent ici l’expression de notre amitié et de notre solidarité.

Dessalines Ferdinand
Directeur de publication