Liberté 55? No Way
Il y a à peine 20 ans, on pouvait rêver d’une retraite à 55 ans, de Liberté 55 comme on l’appelait.
Ce beau temps est révolu depuis belle lurette. On peut toujours rêver, mais on a de moins en moins les ressources financières pour réaliser son rêve.
Les retraités, où qu’ils soient dans le monde, se cherchent du travail pour boucler leur budget, car, à moins d’avoir gagné des millions et avoir su planifier un avenir tout rose, très peu d’entre eux ont un fonds de retraite de plus de 40 000$ par année. De nos jours, cette somme est ridicule et ne permet certes pas de faire des grosses folies. De nos jours, c’est un salaire très moyen.
La Liberté 55, c’était dans le bon vieux temps, c’était un miroir aux alouettes ! 40 000$, c’est plus rien du tout et ce le sera encore moins dans 10 ans, alors imaginons tous ceux qui ne retirent que 30 000$. Des pinottes.
Le coût de la vie a terriblement augmenté ces dernières années et, à la retraite, les plans d’assurances coûtent une fortune. On a beau surveiller étroitement les dépenses, les revenus sont nettement insuffisants.
C’est le retour au travail. Les têtes blanches envahissent le marché au grand dam des jeunes qui se font littéralement voler leurs jobs.
Et, phénomène nouveau, les employeurs misent sur les têtes blanches. Ils apprécient leur expertise, leur savoir-faire, leur façon de travailler, leur maturité, leur fiabilité, leur stabilité, leur fidélité. On ne voyait pas ça il y a dix ans. Les multi nationales préféraient miser sur un cheval jeune et fringant bardé de diplômes, aujourd’hui, ils réalisent que les aînés ne sont pas une denrée négligeable et leur offre des jobs à temps partiel, ce qui semble accommoder autant l’employeur que l’employé. Les vieilles picouilles reprennent du service.
La Floride regorge de retraités au travail. Dans tous les domaines. Ils sont partout : santé, alimentation, restauration, bureaux, education, transport, immobiliers, assurances, service à la clientèle. Ils se lancent en affaires et oublient qu’ils ont l’âge de la retraite. La conjoncture économique, la baisse des taux d’intérêts et l’augmentation du coût de la vie ont mis un frein à tous leurs rêves.
Le mot retraite semble banni du vocabulaire des Américains. Certains ont même 78 ans et ne manquent jamais une journée de travail. Pas nécessairement par plaisir.
Les aînés travaillent par nécessité, pour se changer les idées, pour oublier le temps qui passe, pour ne pas être mis au rancart.
Ils travaillent pour vivre, retournent sur les bancs d’école ou s’installent derrière un ordinateur pour leur propre plaisir. Terminée l’époque où les aînés se berçaient sur la galerie en mangeant du voisin. C’était il y a 100 ans tout ça. Le monde a évolué.
Mais, quand les retraités travaillent, ils ne passent plus leurs hivers en Floride comme dans le bon vieux temps. Ils y viennent en vacances, mais restent moins longtemps. Lépoque des vacanciers à long terme est terminée. Les gens n’ont plus les moyens. Tout coûte maintenant trop cher.
On doit tous réajuster notre tir et penser différemment. C’est ça la réalité des années 2000 ! La retraite est devenue un gros luxe.
Maintenant, on parle de plus en plus de Liberté 85…