C’est évident que l’acteur Robert Blake est coupable du meurtre de sa femme survenu le 4 mai 2001 en Californie. Aussi évident que les fils Menendez avaient tué leurs parents, que O.J. Simpson avait assassiné son ex-femme et son ami, que Maxwell s’est suicidé, qu’Elvis s’est donné la mort sans vouloir se suicider, que la mort de Natalie Wood ou la Sainte Trinité restent des gros mystères.
Tout le monde sait ça depuis des lustres.
Tout ce qui s’en vient durant les prochains mois n’est qu’un jeu entre avocats. C’est ce qui fait la différence entre un bon avocat et un moins bon. Le bon ira chercher la petite bête noire qui faussera toutes les données et passera pour un héros.
C’est toujours comme ça. Dans tous les procès. Meurtre, divorce, accusations, vol, viol, whatever, ça reste un jeu d’avocats.
Sans vouloir excuser Blake, Bonnie n’était pas un cadeau. Loin de là. Bonnie était une groupie qui tentait de mettre le grappin sur un gars qui avait une certaine notoriété et un bon compte en banque.
Bonnie ne savait même pas vraiment qui était le père de son enfant Christian, le fils de Marlon Brando qui avait déjà tué le beau-frère Drag Ouellet (le chum de sa sur qui s’est par la suite suicidée à l’âge de 25 ans) dans les années 90 et qui a fait quelques années à l’ombre ou Robert Blake, le petit acteur riche, mais qui n’arrivera jamais à la cheville de Tom Cruise?
Gros mystère. Mais après tests de DNA, Blake était le père. Il a épousé la Bonnie en question et se sentait piégé dans ce mariage sans amour. Brando était rassuré, Blake commençait son calvaire. On connaît la suite.
Pas une raison pour la tuer. Loin de là.
Le procès risque d’être télévisé. A la O.J. Simpson. Blake n’est pas une grosse vedette. Il n’a pas le charisme de Simpson. Il n’a rien. La plupart des gens ne le connaissent même pas. Ca va être dur. Autant pour son ego que pour son portefeuille. Ca va être l’enfer dans son cas. A 68 ans, il ne s’en remettra jamais.
D’un autre côté, Hollywood dévore. Elle a faim et soif de scandales pour alimenter sa presse et faire du cash. Posséder une entreprise de presse ou encore être chroniqueur de jet set n’a rien de glamour quand on sait comment ça se passe…C’est même parfois, plutôt déprimant. Dès qu’on arrive à un point mort, on se rabat sur le politiciens. Aux USA ou en Europe, ça marche, ça alimente les chroniques. Ailleurs, c’est différent.
Le divorce de Tom et Nicole n’attire plus les lecteurs. La disparition de Chandra Levy, ne dérange plus personne. Gary Condit est aux oubliettes après 6 mois dans la lumière, Whitney est irrécupérable, Michael est cassé comme un clou, Bill couraille partout et Maria Carey n’était toujours pas remise complètement de sa tentative de suicide que le 11 septembre est arrivé . Toutes les données étaient changées. On repartait à ground zero, à rien. Grosse job!
Depuis ce temps. Hollywood n’a plus rien à se mettre sous la dent. Aucun scandale juteux, aucun divorce écoeurant, rien qui vaille la peine d’être vraiment mentionné. Des niaiseries de tous les jours à tout le monde. On s’aime, on se chamaille, on divorce, on se poursuit. C’est pas intéressant pour les journalistes tout ça. A moins d’avoir des millions en jeu.
Il y a eu l’histoire Dion-Angelil, mais c’est encore embryonnaire. On ne saura sans doute jamais la vérité.
Ca devient plate. Les chroniqueurs américains s’ennuient et risquent de perdre leur job. Hollywood dévore.
Ca ne leur tente pas de perdre une job. Encore moins d’écrire n’importe quoi. Sont quand même pas payés par les producteurs…
Ils se rabattent alors sur les politiciens. Aux USA c’est admis, mais au Canada et au Québec, c’est pas touche. Pas moyen de sortir les travers de Chrétien, les maîtresses de Landry, les escapades de Charest ou les dernières trouvailles de Dumont. C’est tabou. On ne parle jamais de ça. Péché mortel.
On a encore bien des croûtes à manger. Parce que c’est avec eux et leurs aventures que la vie devient intéressante. La politique aussi.
Personne veut savoir ce qui arrivera au Moyen Orient…ça fait 100 ans que la guerre dure. Mais tout le monde aimerait savoir avec qui Landry a baisé hier soir et combien de dents a le petit dernier de Dumont Osez dire que ça ne vous intéresse pas?
Donc on va assister au procès de Robert Blake. Et on va en parler en long et en large.
Parce qu’il ne se passe strictement rien d’autre.
Mais avant que le procès commence, on peut vous dire que oui, Blake est coupable. Pariez pas votre chemise là-dessus à la taverne. Restez calmes.
Laissons les avocats s’amuser. Leur carrière en dépend. Après tout, tout le monde a droit à ses 15 minutes de gloire sans interruption