Amoureux ou pas, en couple ou célibataire, partout dans le monde, on fête la St-Valentin cette semaine.
Fort heureusement, la St-Valentin n’est pas seulement la fête des amoureux, c’est la fête de tous ceux qui aiment la vie et ont décidé d’en profiter au maximum. L’amour a tellement pris des formes différentes ces dernières années qu’on a encore une chance de s’en sortir vivant. Fiou!
L’origine de cette fête remonte à la nuit des temps. Valentin était un prêtre qui mourut martyre à Rome en l’an 270. Comment est-il devenu le patron des amoureux? Dieu seul le sait et le diable s’en doute
Comme un coup de masse sur la tête, chaque 14 février nous ramène à la dure réalité… 40% de la population vit seule, 20% des couples se tapochent dessus et s’entretuent, 30% se jurent fidélité et ne remplissent pas leur promesse. Les autres attendent.
Les célibataires envient les couples et les couples envient les célibataires. Chacun cherche l’autre quelque part dans le monde, les diseuses de bonne aventure font fortune, et le quotidien nous rappelle constamment que la vie devrait se vivre à deux…
Même les agences de voyages sont de la partie. Dans toutes les brochures, l’occupation des chambres est toujours double, sinon, ça coûte la peau des fesses. C’est évident qu’à tant faire que de partager la chambre d’un double, mieux vaut connaître le double avant de partir…on sait jamais. Si c’était un vieux cromo plate puant en plus.
Les couples se font et se défont à une vitesse folle. L’époque du mot amour qui rime avec toujours est révolue. On vit des années où tout se consomme très vite même l’amour et la vie de couple. On vit du wash and wear.
Surtout le grand amour!
Celui qui fait mal longtemps, qui blesse profondément, qui laisse des cicatrices et un arrière-goût amer de déjà-vu, déjà-vécu, déjà-terminé, jamais-oublié. Ouach que ça risque de faire mal longtemps.
J’aime pas la St-Valentin. J’aime pas mettre une date sur un amour. J’aime pas me faire rappeler à l’ordre. C’est la St-Valentin, fais semblant d’être heureuse et amoureuse, sois hypocrite…J’aime pas les coeurs en chocolat et j’aime encore moins la douzaine de roses rouges qui ne réussit qu’à entretenir un doute sur ma relation ou sa fidélité. J’ai jamais aimé ça de ma vie.
J’aime les beaux romans d’amour. Les belles histoires qui m’arrachent les larmes au cinéma et me font passer à travers une boîte de kleenex. Sauf qu’avec le temps, je ne suis pas certaine d’envier les couples qui s’endurent depuis des années. Ca me semble tellement laborieux, tellement plate, tellement drabe. J’aurais jamais le goût et la patience d’endurer et de faire semblant. Pas de temps à perdre, tout va trop vite.
Une relation amoureuse, c’est une job à temps plein. Il faut s’investir, travailler fort, mettre beaucoup d’eau dans son vin. Pas facile dans une société où tout va vite et perd de son sens, où l’avenir est déjà le passé, où le quotidien demande des efforts constants sans la moindre garantie de bonheur ou de réussite.
Plusieurs d’entre nous ont démissionné depuis belle lurette, mais ma tireuse de cartes m’a affirmé dur comme fer, encore récemment, que j’allais rencontrer l’homme de ma vie d’ici quelques semaines. La pauvre ne savait plus quoi dire.
Elle a même ajouté que l’oiseau rare aurait le coup de foudre, la poche en or et réaliserait mes moindres désirs.
Me semble qu’elle charrie…
Le temps passe et toujours pas de poche à l’horizon. Ni en or, ni en argent, ni en bronze, ni en guénille, ni rien. Aucune poche, aucune médaille, aucun espoir. Je sèche, j’attends et je pâtis. Horreur !
Ou ma diseuse de bonne aventure est menteuse ou mes feuilles de thé sont fanées, mais rien se passe.
En y repensant bien, je commence à comprendre pourquoi ce pauvre Valentin est mort aussi bêtement… Ses voisins devaient être comme moi, plus capables de supporter sa maudite boule de cristal, ses cartes ou son tarot. Maudit que la vie est dure le 14 février…
Bonne St-Valentin ;-))