Bordel à South Beach
Tout le monde peut prendre un autobus à South Beach et se payer une randonnée à 40$. Mais quand en plus, l’autobus est un bordel ambulant, c’est la cerise sur le sundae.
La semaine dernière, le service de police de Miami a donné un grand coup dans le milieu de la prostitution. D’un coup une bonne centaine de prostitués (hommes et femmes) ont été arrêtés en plus du chauffeur, des clients et saisi tous les biens. Christine Enyoniam Afi Morteh, 29 ans de Pembroke Pine, opérait un bordel ambulant depuis quelques années.
Il y a plusieurs façons de gagner sa vie, mais la gagner en roulant littéralement sur la célèbre Collins à Miami, c’est assez inusité et surtout, original comme idée. L’idée est géniale. Au lieu de louer des chambres d’hôtels, on s’équipe d’un autobus qu’on transforme en bordel ambulant. Les prostitués l’avaient assez facile. Beaucoup plus agréable et confortable de rouler en autobus pour travailler que de faire le trottoir par une température de 104 en été et moins fatiguant que de danser des heures de temps devant au auditoire à moitié saoul. Tant qu’à se prostituer, aussi bien le faire dans de bonnes conditions.
Le système était bien organisé. La patronne avait vu à tout. Pour 40$, le client avait accès à l’autobus et un drink. Mais là ne s’arrêtait pas le service après vente et rien n’était cheap. Avec le champagne, pour 50$, le client avait droit à une petite danse, pour 125$, à un attouchement et pour 150$ à une petite pipe. Le tarif pour une relation sexuelle à trois ou à quatre pouvait grimper jusqu’à 2000$. Les travailleurs n’avaient pas à faire du 9 à 5, le bordel roulait 24/7 depuis des mois et les chauffeurs collectaient l’argent qu’ils remettaient à la patronne qui elle, se chargeait de payer ses employés.
Exactement comme dans un vrai bordel.
Au moment de l’arrestation mercredi dernier, l’autobus était rempli, l’argent était partout sur le plancher, l’alcool coulait à flot et on a trouvé quantité de drogues un peu partout. Ce soir-là, les filles se rhabillaient aussi vite que les clients. Les policiers ne blaguaient pas et tout le monde a changé d’autobus. Du bordel ambulant, on est passé au panier à salade.
Les charges contre Christine sont sérieuses. Elle est accusée d’avoir opéré une maison close, incité des gens à se prostituer, possédé un véhicule dans le but de faire de la prostitution, possession de drogues, de vendre de l’alcool illégalement et de vivre des fruits de la prostitution. Il y aura procès, sans doute quelques mois en prison et une amende très salée à payer.
Selon l’enquête, les prostitués pouvaient gagner jusquà 2000$ par semaine. En ces temps difficiles où les gens perdent leur maison et où le travail est rare, le salaire était assez alléchant. D’autant plus que la majorité des travailleurs n’ont même pas terminé leurs études secondaires. Entre travailler à 7$ l’heure et gagner 2000$ par semaine, la job est tentante, même si elle est très risquée.
En fait, les filles l’avaient relativement facile. Elles ne travaillaient que cinq heures par jour et pouvaient gagner jusqu’à 2000$ par semaine. Pour des filles qui ont à peine un secondaire V, c’est quand pas si mal. Et en plus, elles ont déclaré adorer leur travail. Tout le monde peut se prostituer pour arrondir les fins de mois ou carrément gagner sa vie, mais il ne faut jamais se faire prendre. Le jour où la loi se mêle du petit réseau de prostitution, c’est la fin des haricots.
Christine a gagné une fortune. Son bordel ambulant roulait jour et nuit et les chauffeurs se relayaient.
Le party est terminé. Les bordels, la prostitution, c’est au Névada que c’est légalisé. Pas en Floride.
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