YES, WE CAN
BARACK OBAMA VIDEO
J’aime son nom : Obama. Trois courtes syllabes qui roulent comme des petits cailloux durs et lisses. Et ce «O» en partant qui invite à l’extase : Ô-bama. Me semble que cela m’irait bien aussi : Ô-foglia.
Je sais ce que vous pensez : quand il commence un texte sur ce ton-là, c’est parce qu’il n’a rien à dire. Ce n’est pas faux, mais allez, ne vous inquiétez pas trop, on va en trouver plein des choses à dire, des petites, mais bon. Commençons par celle-ci, au comptoir de US Air, à l’aéroport de Burlington, la dame pitonne : vous n’avez pas de réservation pour aujourd’hui, monsieur…
Ben là !
Mais vous en avez une pour demain ! Elle n’a pas ajouté : hé ben pépé, on est un peu confus ? mais c’était en toutes lettres dans son sourire compatissant. Ma fiancée m’a ramené à Saint-Armand. Le lendemain matin les coyotes sont se montrés au bout du champ, il m’a semblé qu’ils agitaient des mouchoirs pour me dire au revoir. C’était un de ces matins magnifiques quand le frimas cristallise la tête des arbres dans un friselis délicat, un de ces matins où il n’y a vraiment aucune raison d’aller ailleurs. Même le douanier était de bonne humeur, vous avez des amis en Alabama ?
J’ai plein d’amis partout, monsieur.
On était huit dans l’avion qui s’est rempli à Philadelphie. À Atlanta je me suis encore fait fourrer par la compagnie de location d’autos, cette fois c’est Hertz, mais sont toutes également fripouilles, ce n’est jamais le modèle qu’on a réservé, il y a toujours un supplément pour ceci, un autre pour cela, et un troisième pour rire de toi, que faire ?